On définit ordinairement le roman comme une oeuvre en prose, d'une certaine longueur, due à l'imagination (fiction), et racontant une histoire dans laquelle prennent place des personnages.
Une oeuvre en prose ?
Les premiers romans du Moyen âge étaient écrits en vers. La prose s'est imposée en raison de sa souplesse ce qui semble signifier que, dans le roman, la forme importe moins que le fond. Pourtant, la prose était très travaillée chez certains romanciers. Ex : Flaubert. Voir les brouillons d'écrivains (...)
[...] Cette équivoque est sans conséquence dans une tradition romanesque où le personnage principal doit être héroïque. Elle fait ressortir la nouveauté du roman de Cervantès : Don Quichotte se prend pour un héros, mais l'est-il vraiment ? Notion moderne d'anti-héros (exemple, Meursault, dans L 'Etranger de Camus ; réfléchir à l'onomastique). Le personnage (doté d'une identité, d'un aspect physique, d'un passé) perd, chez certains romanciers des années de sa consistance voire de son existence. Pour couvrir l'histoire du roman jusqu'à nos jours, une définition minimale pourrait être : le roman est une oeuvre où l'écrivain interpose entre le monde et lui au moins une conscience fictive (conscience du narrateur qui représente le romancier, conscience du personnage principal . [...]
[...] * Le même jeu s'observe au début du Père Goriot : " Ce drame n'est ni une action, ni un roman. All is true, il est si véritable, que chacun peut en reconnaître les éléments chez soi, dans son cœur peut-être " Al1 is true " est une citation de Shakespeare. Au-delà de l'invention (de l'histoire, des personnages . le lecteur découvre, comme quand il assiste à une tragédie de Shakespeare, la vérité profonde du cœur humain et de la société Une oeuvre qui raconte une histoire ? [...]
[...] Problème : qu'est-ce qui fait l'intérêt d'un roman ? - Structure et manière dont est préparée la fin, - Analyse des personnages, - Cadre spatio-temporel, - Thème, etc., - Ecriture : " Yvetot vaut Constantinople, le style étant à lui seul une manière de voir les choses " (Flaubert). Qu'un roman présente une intrigue avec un début, un milieux une fin n'est même pas constitutif du genre. Certains romans contemporains ne racontent rien. Néanmoins un roman donne toujours le sentiment d'une durée à l'intérieur de laquelle peuvent prendre place un nombre très variable d'évènements. [...]
[...] Selon ce sens, tout récit (vrai ou inventé) suppose de l'imagination. - La faculté d'inventer des événements, des situations. des personnages irréels, souvent en combinant des éléments que nous offre la réalité. La différence entre récit autobiographique et roman ne s'impose pas forcément à la seule lecture des oeuvres : on peut mentir en racontant sa vie ou respecter scrupuleusement la vérité dans un roman. Au reste, quelle vérité ? Des éléments incroyables ne font pas forcément la différence ; au Moyen Age, les lecteurs croyaient au merveilleux. [...]
[...] La Comédie humaine de Balzac ou Les Rougon-Macquart d'Emile Zola sont comparables aux cycles médiévaux ; mais l'auteur y est unique. Le temps s'y allonge sur plus d'une génération, mais l'espace aussi s'élargit et se diversifie. La réalité n'est pas un simple fil qui se déroule mais une série de massifs où la vérité tantôt se révèle tantôt se dérobe. Si le romancier a vocation à concurrencer Dieu (romancier comme démiurge, c'est à dire créateur, sinon du monde, d'un monde), les cycles romanesques lui permettent au mieux d'accomplir sa mission. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture