Le roman comique, Livre II, Chapitre VI, Paul Scarron, absurde, satire de la bêtise
Issu de la haute bourgeoisie parlementaire, esprit brillant côtoyant, chez la courtisane Marion Delorme, les poètes baroques et précieux les plus éminents (Tristan L'Hermite, Saint-Amant, Sarrasin, Faret, Mairet, Georges de Scudéry…), Paul Scarron aurait pu mener une vie aisée sans l'intervention de sa marâtre qui le ruina. Ainsi, sans jamais accéder à la prêtrise, il doit embrasser la carrière ecclésiastique dès l'âge de dix-neuf ans pour entrer au service de l'évêque du Mans. L'année 1638, au cours de laquelle il ressent les premières atteintes d'une polyarthrite paralysante, sonne le glas de son existence d'abbé libertin et frondeur. Mais Anne d'Autriche lui concède la charge de « malade de la reine » qu'il a plaisamment sollicitée puisque, imprégné des œuvres des Italiens Alessandro Tassoni, Giovan Battista Lalli et Pogge, l'auteur devient, en France, le maître du burlesque. En effet, quel que soit le genre de son abondante production (poésie, en 1643-1644, avec deux Recueils de vers burlesques, épopée, avec Typhon ou la Gigantomachie, en 1644 ou sa parodie de l'Énéide : Le Virgile travesti, théâtre, avec Jodelet, ou le Maître valet, créé en 1643, suivi des Trois Dorothées, ou le Jodelet souffleté, dont le sujet avait été emprunté à l'espagnol Francisco de Rojas, pamphlet avec sa Mazarinade en 1651, ou roman avec l'œuvre qui nous occupe), elle se caractérise par une dérision qui lancera sur la France la vogue du burlesque, héritage italien, et de la nouvelle héroïque, héritage espagnol. Manière de voir et de se voir (puisque Scarron se dépeint lui-même dans son épitaphe en 1660) particulièrement acerbe et lucide, cette verve comique est peut-être une réaction à la suite d'avanies que lui a infligé le sort.
[...] LE ROMAN COMIQUE (1651) de Paul SCARRON (Paris 1610 - ibid. 1660) Issu de la haute bourgeoisie parlementaire, esprit brillant côtoyant, chez la courtisane Marion Delorme, les poètes baroques et précieux les plus éminents (Tristan L'Hermite, Saint-Amant, Sarrasin, Faret, Mairet, Georges de Scudéry Paul Scarron aurait pu mener une vie aisée sans l'intervention de sa marâtre qui le ruina. Ainsi, sans jamais accéder à la prêtrise, il doit embrasser la carrière ecclésiastique dès l'âge de dix- neuf ans pour entrer au service de l'évêque du Mans. [...]
[...] Enfin, à l'entrée d'une lande, le cheval modéra sa course et Le Destin sa peur, car on s'habitue, à la longue, aux maux les plus insupportables. (p. 192) ( vérité humaine de l'expérience. Le chapitre II propose, par un changement de lieu et de point de vue, de relater les événements survenus dans le même temps : La Rancune et L'Olive qui n'avaient pas si à cœur cet enlèvement, ne coururent pas si vite que lui après les ravisseurs, outre qu'ils étaient à pied. [...]
[...] Ils n'allèrent donc pas loin et ayant trouvé dans le prochain bourg une hôtellerie qui n'était pas encore fermée, ils y demandèrent à coucher. (p. 193) Hôtellerie dans laquelle La Rancune contenta sa noble ambition d'avoir une paire de bottes neuves aux dépens d'autrui. (p. 194). [...]
[...] Passant, ne fay icy de bruit : Garde bien que tu ne l'esveille, Car voicy la première nuit Que le pauvre Scarron sommeille. [...]
[...] Manière de voir et de se voir (puisque Scarron se dépeint lui-même dans son épitaphe en 1660[1]) particulièrement acerbe et lucide, cette verve comique est peut-être une réaction à la suite d'avanies que lui a infligé le sort. Il force l'admiration de ses contemporains par sa gaieté qui fera du salon parisien, qu'il tient dans le Marais, avec son épouse (Françoise, une orpheline de seize ans et demi, sans fortune, qu'il sauve du couvent, ayant résigné son canonicat) un fief de l'imagination fantaisiste. [...]
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