Le roman est un genre qui a atteint sa maturité dès le XVIIIe siècle, mais depuis l'Antiquité (notamment avec L'Illiade et l'Odyssée d'Homère), l'amour est au centre de la majorité de la création romanesque et les problèmes liés aux relations amoureuses sont lieux communs en littérature. Dans le corpus étudié, les extraits traitent de la vision de femmes sur leur « amoureux », quand ce n'est pas le livre entier qui est un roman d'amour (comme Comme un conte de fée de Delly). Mais derrière ces relations amoureuses, quelle vision du monde qui l'entoure l'auteur peut-il dépeindre ? (...)
[...] C'est ce que réalise Shakespeare dans Roméo & Juliette. Il y montre un amour éternel qui, malgré les embuches sociales, notamment par le fait que les deux familles des prétendants sont rivales et ne peuvent se côtoyer, ne pourra être rompu. Cette relation d'abord secrète entre Roméo et Juliette va entrainer la mort de leur proche et leur propre mort, dans une scène finale où à partir d'un malentendu, l'un et l'autre se tuent pour être ensemble, dans un monde ou bien l'autre Shakespeare y montre le décalage entre l'amour profond et impossible et la superficialité des familles mondaines et leur incompréhension. [...]
[...] Jusqu'au XIXe siècle, les auteurs décrivent un amour contraint ou impossible. En effet, jusqu'au XXe siècle, les mariages se faisaient par intérêt, et comme jusqu'à cette époque, les romans traitent majoritairement des hautes sphères, les relations sont contraintes (ou impossibles si la famille ne l'a pas décidé ainsi). Dans les romans de Balzac, autant dans Le père Goriot (pour le personnage de Rastignac) que dans Les Illusions perdues (avec Lucien de Rubempré), ou Eugénie Grandet pour le cas d'un personnage féminin, les individus doivent céder à leur espoir d'amour véritable face aux intérêts financiers en jeu dans leur mariage. [...]
[...] Dans ce mélange de totalitarisme stalinien et nazi, Winston Smith s'éprend d'amour d'une inconnue, Julia, et aura une relation avec elle, placé sous le signe de l'illumination face aux contraintes de l'Etat. Ils seront finalement arrêtés pour posséder un livre d'un opposant politique. Dans ce roman, Orwell a une vision très noire du monde futuriste, et place l'amour comme source de libération (les deux amoureux quittent l'aliénation mentale imposée par le régime) mais de perdition (c'est l'amour qui les perdra et le régime réussira à les faire se renier mutuellement). Mais l'amour reflète-t-il toujours une vision critique de la société ? [...]
[...] Le roman d'amour s'apparente souvent au roman de gare, dans sa partie réservée à un public féminin (le public masculin s'intéresse aux romans policier), aussi considéré souvent comme de la littérature populaire et sans réel engagement ou vision de la société. Dans les premiers, c'est l'amour qui guide l'histoire alors que dans les seconds, c'est l'action et la sexualité. Enfin, certains romans, qui pourraient être qualifiés d'amour (dans son sens originel), développent un amour absolu qui triomphera des interdits sociaux. [...]
[...] Cette vision noire du mariage est soulignée par la découverte que ses parents, de véritables modèles, entretenaient eux aussi des relations hors de leur mariage. Maupassant critique dans ce roman le poids des conventions sociales qui forcent Jeanne, l'héroïne, à accepter sa condition de femme, destinée semble-t-il à être trompée et il résume de ce fait les mœurs de l'époque à la trahison et l'hypocrisie. Cette vision de refus de la société est appuyée par le poids sociétal des écrivains moralistes qui font l'éloge des bonnes mœurs et de la conduite à adopter. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture