roman, 1919 à 1939, tendances, influences, roman cyclique
Entre 1919 et 1939, l'exercice de la littérature tend de plus en plus à se confondre avec la création romanesque. Être écrivain désormais, c'est écrire des romans. Les cri tiques se penchent, avec une sollicitude souvent inquiète, sur ce « genre bâtard », comme l'a dit Gide, qui vient de l'emporter, après ses conquêtes du XIXe siècle sur tous les autres genres. Le temps approche, qu'annonçaient déjà les secousses du Réalisme (Flaubert) et du Naturalisme (Zola), où les révolutions littéraires se feront par et pour le roman. Ainsi établi, le roman commence à réfléchir sur lui-même, à se cher cher une définition, à préciser son esthétique (Thibaudet, Réflexions sur le roman, 1938).
[...] Cette entreprise de connaissance va de pair avec une recherche des valeurs. La Première Guerre mondiale a renversé les vérités traditionnelles et les certitudes tranquilles. «Nous autres, civilisations, écrit Paul Valéry en 1919, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Aux questions que se posent des lecteurs avides d'une morale nouvelle, le roman va tenter de répondre. A. Une entreprise de connaissance 1. La connaissance du monde : le roman cyclique La connaissance de soi : Gide, Proust. [...]
[...] Le roman de 1919 à 1939 Tendances Entre 1919 et 1939, l'exercice de la littérature tend de plus en plus à se confondre avec la création romanesque. Être écrivain désormais, c'est écrire des romans. Les cri tiques se penchent, avec une sollicitude souvent inquiète, sur ce genre bâtard comme l'a dit Gide, qui vient de l'emporter, après ses conquêtes du XIXe siècle sur tous les autres genres. Le temps approche, qu'annonçaient déjà les secousses du Réalisme (Flaubert) et du Naturalisme (Zola), où les révolutions littéraires se feront par et pour le roman. [...]
[...] Proust fait remarquer dans La Prisonnière cette beauté nouvelle et terrible d'une maison, cette beauté nouvelle et mixte d'un visage de femme» qui font d'après lui l'originalité de Dostoïevski. Gide admire lui aussi les surprenantes incohérences de Nastasia ou de Grouchenka (Dostoïevski, 1923), mais il est surtout frappé par la peinture des sentiments contradictoires qui coexistent au même instant dans un même personnage. Il faudrait enfin mentionner Tolstoï dont les romans, unanimistes avant la lettre, ont pu servir de modèle aux auteurs de nos grandes épopées modernes. Le roman cyclique L'épopée des temps modernes Le roman-fleuve est devenu, à l'époque moderne, le roman cyclique. [...]
[...] La révolte : Céline. 3. La sainteté : Bernanos (et l'envers de la sainteté : Mauriac). 4. Le bonheur : Giraudoux (la fraîcheur poétique), Colette et Giono (la nature). Influences Pour mieux comprendre les tentatives sinon les tentations des romanciers français entre 1919 et 1939, il faut tenir compte de deux influences qui vont jouer aussi tardivement l'une que l'autre, celle de Freud et celle de Dostoïevski Les découvertes de la psychanalyse se heurteront en France, pendant des années, à l'incompréhension et à l'hostilité. [...]
[...] S'en détachent fortement le père, catholique pharisien, le fils aîné Antoine, médecin à l'esprit positif, et le cadet Jacques, idéaliste passionné qui sacrifie sa vie dans un raid de propagande pacifique en 1914. L'épilogue, d'une intense mélancolie, est sans doute la plus belle réussite de cet ensemble solide et grandiose Georges Duhamel (1884-1966), médecin de formation, humaniste généreux et lucide, a laissé deux cycles. Vie et aventures de Salavin volumes, 1920- 1932) où il retrace les efforts d'un médiocre pour s'élever au-dessus de sa médiocrité, et Chronique des Pasquier (10 volumes, 1931-1945), histoire d'une famille de 1885 à 1925, où les crises de la société française sont évoquées avec vigueur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture