Euripide avait fait une lecture mystique du mythe de Phèdre : pour lui la relation de Phèdre et d'Hippolyte était la transcription terrestre des luttes entre Aphrodite et Artémis. Chez Sénèque le rôle des dieux est différent.
Bien que Sénèque relate le même récit qu'Euripide le fit dans son œuvre intitulée Hippolyte, il y a maintes nuances qui distinguent ces deux tragédies. Que cela puisse être expliqué par l'époque ou des circonstances extérieures, il importe ici de déterminer quelles sont ces nuances.
[...] En contrepartie, l'amour et le désespoir qui s'emparent de Phèdre, la manigance de la nourrice, la haine et le dédain d'Hippolyte face aux femmes, voilà autant de puissances qui semblent prendre la place des dieux pour ce qui est du contrôle de l'histoire. Plutôt que de voir une divinité s'interposer ou pousser un personnage à agir, ce sont les sentiments qui guident l'action. Les hommes sont donc plus libres de leurs actes, quoique toujours asservis à quelque chose les dépassant. Cette tragédie demeure un terrain mythologique puisque les dieux ne sont pas écartés du récit mais leur éloignement est en soi une différence importante vis-à-vis les autres tragédies connues, notamment celle qui nous sert ici de comparaison, l'Hippolyte d'Euripide. [...]
[...] C'est là, à mon avis, l'aspect le plus dramatique de cette oeuvre; les tragédies font toujours dans le drame et quoi de mieux qu'une histoire d'inceste et d'amour défendu résultant à la mort d'un innocent. Mais ce qui m'est ressorti davantage, c'est l'importance apportée à un amour non seulement défendu, mais également impossible entre deux personnages qui, développés en parallèle, ne peuvent trouver un terrain commun, l'un aimant désespérément et l'autre nourrissant une haine viscérale. Et pourtant, c'est la Phèdre aimante qui accusera le fils chaste et fidèle malgré son aversion pour le sexe féminin. [...]
[...] Expliquez le rôle des dieux et le rôle des hommes dans la Phèdre de Sénèque et montrez en quoi cela révèle d'une conception différente de la tragédie (environ 800 mots). Bien que Sénèque relate le même récit qu'Euripide le fit dans son œuvre intitulée Hippolyte, il y a maintes nuances qui distinguent ces deux tragédies. Que cela puisse être expliqué par l'époque ou des circonstances extérieures, il importe ici de déterminer quelles sont ces nuances. À tout le moins, il est possible de souligner le portrait commun de la tragédie qui paraît bien dans Phèdre, soit une histoire emplie de drame et où les hommes sont soumis à des sentiments qui les dépassent et les possèdent. [...]
[...] Hippolyte, effaré, s'enfuit devant l'aveu incestueux de Phèdre, cependant qu'elle et sa nourrice prévoient détourner la vérité du crime pour faire d'Hippolyte le coupable et blanchir Phèdre. Mais le retour inespéré de Thésée, l'époux de Phèdre et le père d'Hippolyte, complique le plan et prêtant foi à la version mensongère de Phèdre, Thésée maudit son fil et demande sa mort, et ainsi mourut Hippolyte. Suite à cette mort, le regret prenant Phèdre, elle avoue sa fourberie et se suicide; c'est pour cela que son époux ne lui réservera aucun honneur dans la mort. C'est là plus de drame que demandé . [...]
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