Le rôle d’accusé, Roger Grenier, 1848, fait divers, fait divers psychologique
Du simple accident de circulation à la grande catastrophe naturelle, en passant par un meurtre prémédité, la presse se repait de ces évènements classés comme faits divers. Anecdotes de la vie quotidienne, ils éveillent une sorte de fascination chez le lecteur.
[...] Cette première catégorie définit le fait divers de situation comme une sorte de théâtre de caractère journalier. Ne donnant que des questions sans réponses, il rappelle le chaos auquel l'Homme ne peut échapper. Mais il peut lui-même être responsable de sa condition, on parle alors de fait divers psychologique. Mettant en scène les réflexions troubles de personnes lambda, le lecteur y associe ses propres angoisses et pensées obscures. L'esthétisme propre transcende alors la simple curiosité ; s'identifiant à travers des traits de caractère, il associe le personnage à une sorte de héros qui extériorise à sa façon des pulsions propres à tout à chacun. [...]
[...] Plus que pour son esthétisme littéraire, c'est avant tout pour les questions existentielles qu'il sous tend : quelle est la place de l'Homme dans le monde ? Comment se définit- il ? Rappelant à l'Homme sa terrible condition et sa contingence, le fait divers nous montre quelques éventualités que la vie peut réserver. Notre époque, non pas plus soumise au hasard qu'une autre, rend cependant le quotidien sujet à une plus grande panoplie de futurs et de situations impossibles voire invraisemblables. [...]
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