On retrouve cette solennité si présente à la battue : promenade des "3 gros" sur le théâtre des opérations, montée solennelle de l'escalier.
Mais ici, vue à travers le regard de Saucisse, cette solennité prend des airs parodiques et souligne la vanité du divertissement : "Le ventre que le procureur repoussait d'un coup de cuisse à chacun de ses pas donnait beaucoup de solennité à la promenade" (201) (...)
[...] Beaucoup d'apartés dans son récit : "je me disais . " ( ) : elle n'en reste pas à l'apparence, et (sauf au début) ne se laisse pas prendre par le divertissement. Elle se sert de toute son expérience de la vie : "j'avais fait mon compte depuis longtemps" "Vous n'avez jamais . souffert d'attendre, souffert d'avoir, souffert de perdre (191) Grande complicité entre elle et Langlois : promenade à cheval, ton qu'elle prend pour parler de lui et qui exprime toute sa fascination amoureuse type chaud et de velours" 190) : échanges de regards 206. [...]
[...] Un roi sans divertissement, Giono. La fête à St-Baudille (p.188 à 206) Rôle et sens de cet épisode dans l'économie du roman. PLAN DETAILLE I / Un divertissement 3ème grand divertissement du livre, 3ème cérémonie dans chaque partie : messe de minuit, battue, fête). Organisée cette fois par Mme Tim (et en été) et délibérément pour Langlois : "c'était combiné depuis longtemps" "elle me tira dans ma souillarde pour me mettre rapidement au courant de sa tentative" (189). Caractéristiques des autres divertissements : la beauté et l'éclat - beauté du cadre naturel : "Hou ! [...]
[...] Le prédateur ici se divertit non pas du divertissement que lui offrent ses amis, mais de les manipuler, et finalement d'être lui-même leur divertissement : "où je vous mène", "c'est moi qui tire du fond de vos joueurs de cor de chasse le souffle qui traverse l'instrument". Il est encore en position de Roi. ( Langlois a compris l'amère vanité de ce divertissement trop artificiel, son impuissance à dissiper l'angoisse ou l'ennui. Il sait que les plaisirs et les beautés de St-Baudille ne peuvent le combler, même s'il essaiera de les reproduire avec son labyrinthe, symbole justement du divertissement vain et sans issue. Cf. dans un carnet, cette note de Giono : "Fonte des divertissements à mesure qu'on les trouve". [...]
[...] Au contraire les 3 amis de Langlois s'inquiètent et passent leur temps chez Saucisse : "on perdait Langlois" ils sont tous les 3 partie prenante dans la fête (on le voit surtout lors de leur "promenade" où le procureur vient, "les yeux angoissés" rejoindre les 2 femmes. On a vraiment l'impression de la cour occupée à distraire le Roi comme dans Pascal. C'est Mme Tim qui souligne la "distance" que prend Langlois. Elle sera encore partie prenante dans l'histoire du mariage de Langlois, mais seulement au titre de conseillère. [...]
[...] Mais ici, vue à travers le regard de Saucisse, cette solennité prend des airs parodiques et souligne la vanité du divertissement : "Le ventre que le procureur repoussait d'un coup de cuisse à chacun de ses pas donnait beaucoup de solennité à la promenade" (201). [on retrouve d'ailleurs la "légèreté aéronautique" du procureur ici : "il était comme un ballon, énorme et extrêmement léger, posé sur la pointe d'un vent" 201] Humour de Saucisse : "nos 3 graves personnes", "nous étions vraiment très importants" et la petite comptine qu'elle se chante en montant "hausse, hausse, hausse-nous" (202) Mais Saucisse sait d'avance que ce divertissement est vain, ne changera rien à la spirale dans laquelle s'enfonce Langlois : dès le début, elle ne semble pas convaincue : "les bonnes idées, on sait ce que ça vaut" (189) Echec du divertissement Pourtant, au début, le divertissement semble "marcher" : Langlois est "de bonne humeur" ( "la nuit qui allait venir, on pouvait enfin la dormir sur les deux oreilles" (189). [...]
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