Robert Desnos, "Destinée arbitaire", "Ce coeur qui haïssait la guerre..." : commentaire

Résumé du document

Desnos est une des figures emblématiques de la poésie engagée. Il s'affirme en tant que partisan dans de nombreux domaines. Ici, la guerre l'a particulièrement touché. En effet, il ajouta son nom parmi la liste des résistants pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y donna de sa personne lors des combats mais pas seulement. Il donna également sa plume et son talent de poète à cette cause qu'il défendit avec une grande puissance comme son poème « Ce coeur qui haïssait la guerre... » en est la preuve. Ce poème fait parti d'un recueil intitulé Destinée arbitraire qui réunit de nombreux écrits comme celui-ci, mais qui fut publié seulement en 1957 bien après qu'il les eut écrits et que la guerre soit finie. Comment fait-il de son oeuvre un appel vibrant à la résistance ? Son poème est un espoir de victoire et de liberté face aux événements de la guerre. Il essaie alors de gagner les esprits grâce à l'emploi du registre polémique, allié à un chant présageant la liberté et la victoire.

[...] Desnos n'hésite pas à montrer du doigt les erreurs et les actes horribles des opposants et à susciter la haine des partisans grâce aux caractéristiques du registre polémique. Il souhaite aussi obtenir leur adhésion grâce à son poème, synonyme d'appel à la victoire.
Ce poème, tout comme le célèbre Chant des Partisans, essaie de convaincre et d'obtenir l'adhésion d'un bon nombre de personnes invitées à se révolter. Desnos recherche dans son poème un effet musical qui pourra susciter ce ralliement (...)

Extraits

[...] COMMENTAIRE LITTERAIRE Desnos, Destinée arbitraire *Texte : Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat. [...]

[...] Il y parvient avec le registre polémique et la forme qu'il donne à son poème: le chant. On remarque que le poète fait appel à la raison mais aussi aux sentiments et sensations du récepteur pour réussir à faire passer ses idées. La poésie engagée nécessite-t-elle donc toujours d'une argumentation solide et construite pour atteindre le but recherché ? [...]

[...] En parlant du pacifisme des Français dans sa phrase ce cœur qui haïssait la guerre il montre les défauts de l'Allemagne et de son chef, car eux, sont pour la guerre. De plus, Desnos insiste sur ce fait puisque ce vers est repris à la fin du poème, et une autre fois au vers dix-sept. Aussi, l'exclamation : révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! montre bien cette révolte, cette dénonciation. L'absence de verbe dans ce vers le rend plus violent, donc plus marquant : il caractérise donc la guerre. [...]

[...] Ainsi, il veut faire monter la colère et l'indignation des gens qui par la faute d'Hitler sont comme obliger de faire la guerre alors que c'est contre leur principe. Desnos n'hésite pas à montrer du doigt les erreurs et les actes horribles des opposants et à susciter la haine des partisans grâce aux caractéristiques du registre polémique. Il souhaite aussi obtenir leur adhésion grâce à son poème, synonyme d'appel à la victoire. Ce poème, tout comme le célèbre Chant des Partisans, essaie de convaincre et d'obtenir l'adhésion d'un bon nombre de personnes invitées à se révolter. [...]

[...] Enfin, il utilise également les mots qui donnent espoir à la Résistance et aux Français: Liberté qui est employé deux fois et aussi l'expression Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! On remarque alors que Desnos fabrique tout un réseau de champs lexicaux qui ont pour but d'atteindre les sentiments et ainsi d'opérer à son adhésion. Robert Desnos grâce à deux outils stylistiques de la littérature essaie de convaincre et persuader ses récepteurs de l'horreur des actions hitlériennes en accusant et dénonçant; mais aussi essaie d'acquérir leur adhésion à la Résistance en stimulant leur sentiment. [...]