Le mythe antique de Vénus sortant des eaux fut traité par de nombreux auteurs : peintres, sculpteurs ou poètes. Le sonnet Vénus anadyomène, écrit par Rimbaud en 1870 peut être considéré comme un exercice parodiant ces scènes. Rimbaud se donne en effet comme objectif de produire une image dégradée du corps féminin de cette déesse (...)
[...] Par conséquent, la laideur de la femme que Rimbaud nous présente constitue une sorte beauté fascinante. On a ici un paradoxe : plus la femme est horrible et plus notre regard se tourne vers elle. De plus, l'auteur fait rimer volontairement Vénus avec anus Vénus est habituellement la déesse de l'amour et de la beauté. Ici, elle est volontairement associée au mot anus terme pour le peu dévalorisant. Cette manière ironique de Rimbaud suggère une autre vision de la beauté. [...]
[...] Rimbaud nous présente donc cette femme comme un monstre ambulant. Transition : Cette femme présente des caractéristiques physiques et intellectuelles qui font d'elle un véritable monstre vivant. A la Vénus traditionnelle qui incarne la beauté du corps féminin, Rimbaud oppose le spectacle de la laideur. II. Une esthétique du laid. Une tradition artistique rappelée mais niée. Dans un second temps, nous étudierons l'esthétique du laid en voyant d'abord la tradition artistique qui est rappelée mais qui est finalement niée. La tradition du mythe de Vénus est tout d'abord suggérée par les éléments aquatiques. [...]
[...] Les points de suspension créent une pause qui laisse imaginer la suite au lecteur. Le contre-blason commence donc par les caractéristiques physiques de cette femme. Cette description se poursuit avec ses caractéristiques intellectuelles. Caractéristiques intellectuelles. Voyons maintenant les caractéristiques intellectuelles de cette femme. Premièrement, les adjectifs péjoratifs lente et bête participent à la dévalorisation de l'intellect de cette femme. Il s'agit d'une personne engourdie et peu cultivée. De plus, le mot déficits est polysémique. Ces déficits sont donc mentaux comme physiques. [...]
[...] Quelle image de la femme Rimbaud veut-il nous donner à travers cette parodie ? Dans un premier temps, nous verrons le contre-blason qui est dressé dans ce sonnet et dans un second temps, nous analyserons l'esthétique du laid. I. Un contre-blason. Caractéristiques physiques. En premier lieu, nous étudierons le contre-blason de la femme en commençant par ses caractéristiques physiques. Tout d'abord, on peut remarquer la présence du champ lexical des parties du corps tête cheveux col omoplates dos reins échine anus Cette description physique se fait du haut vers le bas. [...]
[...] Rimbaud nous fait ici la description intellectuelle d'une femme très peu habile. Mais il va persister dans cette voie critique en comparant cette femme à une vraie bête sauvage. Un monstre en mouvement. Etudions ensuite l'image de monstre vivant que donne l'auteur de cette femme. Tout d'abord, celle-ci est comparée à un animal, comme le souligne le champ lexical bestial échine croupe Rimbaud introduit cette animalisation en témoignage du portrait physique immonde de la femme, ce qui fait d'elle une bête mi-humain mi-sauvage. [...]
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