Un cadre enchanteur : le poète présente une nature sereine et, vivante par les personnifications, "chante une rivière", "montagne fière", lumineuse avec les métaphores "mousse de rayons" ou "haillons d'argent", la répétition du mot "soleil", et l'oxymore "la lumière pleut". Les quatre éléments sont présents à travers l'eau de la rivière, le feu du soleil, la terre de la montagne et des végétaux, l'air de la "nue" et des "parfums" (...)
[...] Les euphémismes nombreux sont aussi ironiques, comme la négation du vers 12 qui indique la perte de la sensation olfactive, et donc la mort, alors que toutes les sensations sont présentes autour de lui, l'ouïe la vue (couleurs et luminosité), le toucher (v.6 avec baignant et frais l'odorat, avec les fleurs et les parfums Le vers 12 matérialise par les allitérations en et en la perte du souffle et la mort. L'auteur choisit le constat et n'intervient jamais dans le poème, écrit à la troisième personne et au présent. Le soldat reste anonyme et seul dans la mort. Conclusion : Ce sonnet très particulier et d'une grande beauté malgré son rythme étonnant touche par sa délicatesse et son caractère polémique, en s'appuyant sur la pudeur. Il n'en reste pas moins polémique et montre clairement l'intention de l'auteur : la dénonciation de la guerre, de son horreur, de son injustice. [...]
[...] La déconstruction du sonnet en alexandrins : pour exprimer cette découverte choquante, le poète a utilisé une versification chaotique. Si le sonnet a bien une apparence traditionnelle, avec des quatrains aux rimes croisées, des tercets aux rimes suivies puis embrassées, la ponctuation et les structures irrégulières détruisent l'harmonie apparente des vers. Il y a donc au niveau de la versification le même contraste entre l'harmonie paisible et une stupeur qui dérange. Ainsi le premier quatrain ne fait qu'une phrase et les enjambements et les rejets à la fin des vers cassent complètement le rythme de l'alexandrin. [...]
[...] Arthur Rimbaud (1854-1891), Poésies. LE DORMEUR DU VAL C'est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. [...]
[...] un enfant malade ce qui contraste avec les jeux de couleurs vives. Un important champ lexical du sommeil apparaît à partir de la seconde strophe, et explique ainsi l'euphémisme du titre. Le verbe dormir est utilisé trois fois, une fois dans chaque strophe. Des allusions à son sommeil sont nombreuses, étendu dans l'herbe il fait un somme dans son lit vert métaphore de la prairie, et enfin l'adjectif Tranquille rejeté dans le dernier vers. Un contraste absurde : les oppositions sont nombreuses pour mettre en évidence l'absurdité du sacrifice de ce soldat, son immobilité devant la vitalité exubérante de la nature, alors qu'il n'est plus un soldat, tête nue Il est seul dans l'immensité, sous la nue Alors que l'eau, l'air et le soleil sont largement présents, il semble vouloir boire, respirer, bouche ouverte et il a froid Enfin les deux trous rouges du dernier alexandrin renvoient évidemment au trou de verdure du premier, pour en souligner encore le contraste. [...]
[...] Dans ce sonnet en alexandrins rimés, l'auteur décrit une nature enchanteresse dans laquelle la mort d'un soldat paraît totalement incongrue. Nous verrons que l'auteur décrit la mort de ce soldat avec délicatesse dans un cadre bucolique, puis que ce texte polémique dénonce la guerre. I - Une paix apparente pour dénoncer l'absurdité de la mort : Un cadre enchanteur : le poète présente une nature sereine et, vivante par les personnifications, chante une rivière montagne fière lumineuse avec les métaphores mousse de rayons haillons d'argent la répétition du mot soleil et l'oxymore la lumière pleut Les quatre éléments sont présents à travers l'eau de la rivière, le feu du soleil, la terre de la montagne et des végétaux, l'air de la nue et des parfums La générosité de la nature est aussi mise en valeur par les plantes, avec verdure herbes cresson glaïeuls Les couleurs enfin donnent à ce cadre une grande beauté, vert bleu argent qui sont des couleurs froides, qui donnent une impression de calme et de fraîcheur, et qui contrastent avec la dernière qui est évoquée dans le vert quatorze, le rouge une couleur chaude et paradoxalement vivante. [...]
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