Le poème Aube, est la narration d'un rêve poétique qui est mené en marge du temps et de l'espace et qui disparaît au moment où l'on prend conscience à nouveau de ce temps. L'auteur appréciait ce moment extraordinaire, inracontable, éphémère, fuyant, momentané qui vient altérer les visions de la nuit.
Dans cette fin d'obscurité qui annonce le jour, la nature dort toujours, dans une inertie parfaite. Le lieu peint est celui du songe, l'auteur ne sort pas de sa chambre (...)
[...] A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais. En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois. Au réveil il était midi. Aube, Arthur Rimbaud (1854-1891) Introduction : Le texte Aube est avec fleurs ou encore Mystique un poème tiré des Illuminations. [...]
[...] La nature, dans ses songes va lui faire apparaître dans le ciel, une créature époustouflante, une déesse issue du wasserfall comme c'était le cas notamment de la Venus qui refait surface de la conque marine. La Nature est donc aux yeux du narrateur une tentatrice qui incarnera immédiatement un risque, je l'ai dénoncée au coq Spectacle merveilleux du promeneur solitaire le poème Aube est donc l'histoire surnaturelle d'un amant abandonnée. Le dévoilement du décor dans le levé du jour s'enchevêtre avec l'effeuillage de la Vénus je levai, un à un ses voiles Aube reprend son sens premier, celui d'une apparition au monde, et pour Rimbaud représente une manifestation des fantasmes, des pulsions d'une sexualité qui marque l'adolescence ( passionnée mais peu adroite) ӀӀӀ) Une faillite sentimentale flagrante : Bien que le poème débute par un rire communicatif, le chemin de l'initiation de l'amant se confondra rapidement avec un échec retentissant l'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois L'auteur ne parvient pas à conserver l'objet de son adoration qui le fuit, elle fuyait Entre l'aspiration de départ et sa faillite, on constate une constante, c'est à dire un Rimbaud en quête d'un idéal impossible à trouver, victime de la fermeté de ses désirs, de son souhait d'excellence. [...]
[...] Rimbaud lui, redonne naissance à la nature par l'effet merveilleux du seul chemin emprunté, en utilisant des éclats de rire communicatif. On a alors un passage vif de l'horizontalité (représentative du sommeil, du répit) à la verticalité . Ce passage donne la possibilité à Rimbaud d'organiser l'espace de son rêve. On retrouve cette élévation dans tout l'espace (des arbres aux clochers ou aux hauteurs de la ville), au simple réveil causé par la traversée du conteur. Avec le wasserfall une chute d'eau ordinaire prend des apparences chaotiques, elle se mêle aux sapins. [...]
[...] RIMBAUD : Aube (Illuminations 1873) J'ai embrassé l'aube d'été. Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom. Je ris au wasserfall qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse. [...]
[...] Le lieu peint est celui du songe, l'auteur ne sort pas de sa chambre. De toute façon, le fait de connaître le pays dans lequel le héros voyage n'a pas d'importance, il en va de même de l'identité de cette déesse aperçut et recherché. Le lieu que l'on découvre à l'ouverture du poème est celui d'un clair-obscur figé, ce même paysage que rebute l'auteur perpétuellement à la recherche de mouvement, de périple. L'eau est inerte dans la léthargie comme une morte, les respirations toujours plus ralenties. [...]
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