"L'éclair" est un chapitre d''Une saison en enfer. A l'image de l'ensemble de son oeuvre, Rimbaud débat avec lui-même au sein de cet extrait. On trouve dans ce texte une alternance entre deux choix de vie opposés. En effet le poète pense à renoncer aux chimères des artistes et à se rapprocher du travail, devoir social contre lequel il a de nombreuses fois exprimé son refus de se soumettre. Sa lettre, présentée à Georges Izambard, du 13 mai 1871, allait dans ce sens : "J'ai horreur de tous les métiers" déclare-t-il dans "Mauvais sang" (...)
[...] Cette phrase est la suite de l'idée précédente. "Rien n'est vanité" fait allusion au livre de l'ancien testament "l'ecclésiaste" qui montrait le sentiment cruel de la condition humaine et son inutilité. A l'opposé de cette pensée, les avancées scientifiques modernes apportent un sens à la vie humaine. Les nouvelles connaissances, techniques, vérités participent à la progression du progrès (rien n'est alors vanité). Le terme "science" apporte plus de précision au mot "travail". Cet espoir momentané qui envahit l'auteur, c'est celui de contribuer à la progression des connaissances de l'humanité. [...]
[...] Rimbaud veut le bonheur tout de suite et la science ne peut lui offrir ceci. C'est ainsi qu'il se laisse séduire à nouveau par la religion. "Que la prière galope et que la lumière gronde . je le vois bien. C'est trop simple." Cette phrase oppose la lenteur de la science à la rapidité de la lumière qui ici a un double sens, physique et métaphysique. Rimbaud affirme que la prière est plus rapide que la voie scientifique car elle transmet une illusion de voir ses souhaits entendus et exaucés par Dieu tout de suite. [...]
[...] RIMBAUD “L'éclair” (Une saison en enfer, avril-août 1873) Le travail humain ! c'est l'explosion qui éclaire mon abîme de temps en temps. ‘'Rien n'est vanité ; à la science, et en avant !'' crie l'Ecclésiaste moderne, c'est-à-dire Tout le monde. Et pourtant les cadavres des méchants et des fainéants tombent sur le cœur des autres . Ah ! vite, vite un peu ; là-bas, par delà la nuit, ces récompenses futures, éternelles . les échappons-nous? . - Qu'y puis-je? Je connais le travail ; et la science est trop lente. [...]
[...] Mais ce texte marque plusieurs hésitations car il est nostalgique du bonheur promis par le christianisme à ses adéptes et qu'il a longtemps rechercher à travers sa poésie. Il combat alors cette utopie, cette chimère qui hante sa vie. Ce texte met en avant l'hésitation de l'auteur entre deux choix de vie, mais tend vers une d'elles, celle du travail et de briser avec le passé. Il résume dans son ensemble l'idée "Une saison en enfer", c'est à dire la victoire d'un damné sur ses chaines, ses illusions qui caractérisaient son enfer. [...]
[...] Sur mon lit d'hôpital, l'odeur de l'encens m'est revenue si puissante ; gardien des aromates sacrés, confesseur, martyr Je reconnais là ma sale éducation d'enfance. Puis quoi ! . Aller mes vingt ans, si les autres vont vingt ans Non ! non ! à présent je me révolte contre la mort ! Le travail paraît trop léger à mon orgueil : ma trahison au monde serait un supplice trop court. Au dernier moment, j'attaquerais à droite, à gauche Alors, - oh ! [...]
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