En effet, il dépeint un paysage printanier, ruisselant de lumière et de vie.
Cette première strophe, écrite au présent de description, traite d'un thème classique en poésie, celui de la nature. Le poète, va jusqu'à la personnifier pour donner plus de force à son image. Ainsi, le terme « chante une rivière », évoque, à travers une inversion syntaxique, le bruit de l'eau qui ruisselle produisant un son presque enchanteur (...)
[...] Dans la seconde strophe, apparaît ensuite un personnage qui semble plongé dans un sommeil paisible et profond. Sa position allongée l'assimile à un simple dormeur, comme veut nous le faire croire le titre du poème. Son aspect peu réglementaire pour un soldat, sa tête nue (vers sans casque ou képi, évoque un certain relâchement du à la sieste. Le champ lexical du sommeil est omniprésent, notamment le verbe dort (vers) mis en valeur par un rejet, et le terme lit vert véhicule l'idée que l'endroit à été aménagée pour cette activité. [...]
[...] La scène se constitue comme une succession de gros plans successifs qui retardent intelligemment la découverte finale. Le dernier vers, annoncé par le caractère inquiétant du dernier tercet, constitue un véritable rebondissement qui explicite le véritable sens du texte et la surprise, crée chez le lecteur, l'invite à une relecture du texte. Pour celui qui lit le texte pour la première fois, ce dernier vers ne peut manquer de produire un vif étonnement. En effet, les indications rassurantes ont été répétées avec une telle insistance, depuis le titre jusqu'à l'adjectif tranquille au début du vers 14, que le lecteur le plus attentif néglige presque nécessairement les signaux alarmants pouvant suggérer la mort ("bouche ouverte", "pâle", "glaïeuls", "enfant malade" Ce n'est qu'au dernier vers que Rimbaud évoque explicitement le décès du soldat : les deux trous rouges (vers 14) sont les marques de la baïonnette ou de l'arme à feu. [...]
[...] En effet, ce poème est organisé selon un procédé de composition, fondé sur le dévoilement progressif du drame qui surgit au dernier tercet. La posture précisée dans le deuxième quatrain semble plutôt étrange, quand on sait que le cresson et les glaïeuls sont des plantes aquatiques : il faudrait donc qu'il fasse bien chaud pour faire une sieste dans la rivière. Ce tercet tend à installer un certain malaise chez le lecteur : on observe le champ lexical de la maladie, pâle lit puis la comparative «comme sourirait un enfant malade Son sourire, comparé à celui d'un enfant malade, avec l'insistance due au contre rejet ne rassure pas. [...]
[...] Le poète, va jusqu'à la personnifier pour donner plus de force à son image. Ainsi, le terme chante une rivière évoque, à travers une inversion syntaxique, le bruit de l'eau qui ruisselle produisant un son presque enchanteur. Cette rivière, cette nature, est donc vivante s'accroch(e) follement dans un élan presque joyeux, sa fluidité étant, elle, soulignée par l'enjambement du vers 1 au vers 2. La périphrase trou de verdure positionne la nature comme un refuge et lui donne un caractère bienveillant et protecteur, tout comme la montagne fière de dominer le paysage, qui renforce cette idée de protection. [...]
[...] Le Dormeur du Val est sans doute un des plus célèbres poèmes de la littérature française. Rédigé en novembre 1870 par Arthur Rimbaud, il constitue une véritable dénonciation de la guerre et de ses effets, en abordant le thème éminemment touchant de la jeunesse foudroyée et en exploitant un procédé de composition, fondé sur le dévoilement progressif du drame, et en s'appuyant sur la forme fixe du sonnet. Nous allons voir en quoi la forme fixe du sonnet est bien adaptée au sujet traité par Rimbaud. [...]
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