Le recueil des Illuminations marque l'ultime retour de Rimbaud à la poésie. Dans plusieurs de ses pièces, cette poésie met en oeuvre un univers enfantin qu'elle transforme à sa manière. Ainsi, chez Rimbaud le genre narratif du conte semble prendre place au milieu des poèmes.
Suivant directement « Enfance » dans l'ordre du recueil, le texte plonge le lecteur dans l'univers des contes enfantins où se côtoient Princes et Génies, et où le merveilleux semble tout rendre possible
[...] Mais il est important de montrer maintenant que Rimbaud montre ici l'échec de la voyance. En effet, la réalité dont on veut s'échapper à chaque fois réapparaît, le Prince des Poètes finit par mourir, le poème s'achève sur l'expression d'une déception. Par ailleurs il dénonce également l'inutilité de l'imaginaire. Aucune des actions du Prince n'est efficace. Chaque fois que ce dernier tente de changer la vie comme le voulait Rimbaud, cela redevient comme avant : les femmes réapparurent (ligne existaient encore (ligne 10). [...]
[...] De plus, la dernière phrase La musique savante manque à notre désir peut faire penser à Verlaine qui prônait la musicalité de la poésie. Cette phrase voudrait donc dire que Verlaine manque à Rimbaud dans un certain sens. En dernier lieu, il sera nécessaire de présenter l'expression de la voyance dans ce poème. Rimbaud raconte ainsi ici une expérience de la voyance en mettant en œuvre cette poésie nouvelle qu'il appelait de ses vœux et dont on retrouve de nombreux éléments caractéristiques. Pour commencer, tout comme le poète Rimbaud, le Génie veut voir (ligne 3). [...]
[...] De surcroît, on retrouve le refus des règles classiques, des traditions, désignées par l'aberration de piété »(ligne 4). Le bonheur de la Voyance est évoqué par heure du désir et de la satisfaction essentiels. (lignes 3-4). En ce qui concerne la lumière, elle est connotée dans flamber à la ligne 9 ou dans les toits d'or à la ligne 10. On retrouve aussi l'affirmation Je est un autre sorte de slogan de la Voyance à travers l'expression Le prince était le Génie. Le Génie était le Prince. [...]
[...] Le Prince mourant, ne serait-ce pas Rimbaud, avec déjà des idées d'abandon de la poésie, de mort littéraire ? Au final on a ici un Prince, un de ceux qui auraient pourtant tout pour être heureux, est insatisfait. Dans l'espoir de hâter l'heure du désir et de la satisfaction essentiels il entreprend l'élimination physique de tout ce qui fait le quotidien de sa vie médiocre : femmes, courtisans, palais . Mais ses violences n'ont aucun effet. Survient alors un Génie merveilleux qui lui inspire un amour passionné et mortel. [...]
[...] L'ironie rimbaldienne touche aussi la soumission du Peuple gouverné par ce Prince. Tous semblent en adoration devant leur souverain, comme en témoignent les femmes condamnées qui sous le sabre [ . ] le bénirent (lignes et l'affirmation de la ligne 8 selon laquelle tous le suivaient Puis on s'aperçoit également que ce simili de conte fonctionne en sens inverse. Les contes de fées mettent souvent en scène des princes et princesses, heureux pour la vie, ayant beaucoup d'enfants et vivant de luxe, d'amour et d'ornements. [...]
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