Commentaire de Littérature sur le poème d'Arthur Rimbaud Aube tiré du recueil Illuminations.
[...] et le lauréat des distributions de prix! La poésie est, sinon possédée ou cernée, devinée; mais la chassais» est ambigu ; si j'y vois une poursuite amoureuse, l'emploi sans complément circonstanciel peut prendre le sens d'exclure, expulser, suggérer un combat corps à corps jusqu'à la chute conjointe des protagonistes («camps d'ombres», préparait ce lexique de l'agression) et donc, pour le Je qui écrit aujourd'hui, rejeter la poétique séductrice de l'enfance (Voyance, fusion avec la nature), se colleter avec elle, est une nécessité. [...]
[...] «échevela» pour le «wasserfall» blond dote déjà la cascade de la chevelure de Vénus, confirmant la sensualité diffuse présente depuis le début. Dans sa progression, le texte raconte ainsi comment le Je-enfant qui vivait dans l'intimité et la continuité du monde, de plain-pied avec la nature (les fleurs lui parlent, la nature s'éveille à son signe), est saisi par le désir de posséder la «déesse». On assiste à une poursuite haletante, course érotique («elle fuyait/Je la chassais») dont le but est bien le dévoilement levai un à un les voiles»), puis la possession l'ai entourée avec ses voiles amassés», senti un peu son immense corps», embrassé)». [...]
[...] Aube Commentaire composé rédigé Texte aube : J'ai embrassé l'aube d'été. Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom. [...]
[...] ] Le récit passe en des lieux successifs, dessinant un parcours: de la ville (le «front des palais») jusqu'au «bas du bois» de lauriers, en traversant un bois, la route du bois, avec ses camps d'ombres, qui s'amenuise en sentier. On monte vers une cascade entre les sapins puis on va vers une nature plus policée : «dans l'allée», «par la plaine», avant d'arriver à la grand'ville (clocher, dômes, quais de marbre), et sans même s'y arrêter, on repart en courant jusqu'au vois de lauriers. [...]
[...] Si tout récit suppose une situation initiale insatisfaisante, déséquilibrée, qu'un personnage tente de faire favorablement évoluer, ce poème en prose est bien fondé sur un schéma narratif. Au départ étaient la mort et l'immortalité, alors le Je survient et se mit au travail: marché, réveillant»; le répété participe d'un effet de rythme mimant la marche et suggère une conséquence immédiate et magique; le sujet jalonne son parcours d'exploits jusqu'à l'accomplissement de la Prouesse l'ai entourée avec ses voiles amassés») annoncée d'ailleurs dès l'incipit. [...]
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