Une pièce est une oeuvre écrite pour être jouée. C'est dire l'importance qu'ont les mots sur scène. Pourtant, c'est à travers le théâtre que les dramaturges ont souvent pu démontrer les limites du langage et de la communication des êtres humains. C'est le cas de la pièce Art de Yasmina Reza écrite en 1994.
Trois amis se disputent à cause d'un tableau mais la véritable source du conflit est camouflée par la conversation. Le problème se découvrira et prendra de l'amplitude au fur et à mesure des paroles (...)
[...] Le mensonge de Serge mènera sans aucun doute à une nouvelle crise. Transition entre II et III : Toutefois le spectateur n'est pas dupe car l'ambiguïté des propos tenus lui est montrée : souvent un dialogue est suivi d'un monologue qui le contredit et surtout les gestes, les objets discréditent les propos tenus (Gelsénium pour Marc qui dit être tout à fait détendu, calme et prêt au dialogue). Le langage verbal n'est pas la seule puissance qui règne dans cette pièce ! [...]
[...] La tirade d'Yvan, le poids des mots de Finkelzohn qu'Yvan a même recopiés. Si Marc et Serge utilisent le pouvoir du langage, Yvan est celui qui croit le plus aux pouvoirs du langage (il fait une psychanalyse) car il en est la principale victime. Il le subit, une simple expression comme période d'essai le fait pleurer. Le recours à la double énonciation sur scène est à souligner également : Marc et Serge utilise Yvan comme vecteur (les deux amis s'envoient des bombes langagières indirectement, par le biais d'Yvan). [...]
[...] Communication et non-communication dans Art de Yasmina Reza Une pièce est une œuvre écrite pour être jouée. C'est dire l'importance qu'ont les mots sur scène. Pourtant, c'est à travers le théâtre que les dramaturges ont souvent pu démontrer les limites du langage et de la communication des êtres humains. C'est le cas de la pièce Art de Yasmina Reza écrite en 1994. Trois amis se disputent à cause d'un tableau mais la véritable source du conflit est camouflée par la conversation. [...]
[...] Chacun devient sadique envers l'un, masochiste envers l'autre. Chacun attend d'un autre la parole qui le comblera, mais celui qui est disposé à dire cette parole n'est pas le bon. L'être aimé prononce, au contraire, la parole qui tue. L'Enfer, c'est les autres car en énonçant des jugements attributifs, ils ont ce pouvoir de figer toute liberté : ce que je suis, je le suis par la parole de l'autre auquel je tiens. La parole est donc chez Sartre toute-puissante mais également une entrave à la liberté. [...]
[...] Dans Un mot pour un autre (1951), la syntaxe est respectée, seuls les mots sont nouveaux, mais par assimilation, par sonorité voisine ou par correspondance incongrue ou comique, le spectateur, la première surprise passée, peut saisir le sens général des propos, s'esclaffer devant les trouvailles et la virtuosité du poète dramaturge. Ce n'est pas l'absurdité qui est dénoncée, mais l'insignifiance des informations échangées. Elle ressort principalement du grossissement élaboré par les mots eux-mêmes et leur accumulation. Tardieu joue sur la communication non-verbale (didascalies, intonations, gestuelle) pour porter le sens. Comme si les mots jouaient un rôle secondaire, n'étaient qu'un habillage des intentions profondes. L'homme appartient au règne animal qui peut communiquer sans mots. [...]
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