Les poètes romantiques aiment exprimer leur « je » intérieur et transformer leur histoires d'amour brisé en oeuvres littéraires. Le poème que je vais analyser, "Le requiem d'amour" d'Henri Murger, est une oeuvre typique du courant romantique, abordant les sujets de l'amour brisé, de la perte, et par conséquent la mort. Le poète l'a écrit à la première personne, clamant au monde sa solitude aux travers d'un requiem (...)
[...] Il écrivit dans les dernières années de sa vie deux recueils de poésies, dont Nuits d'hiver en 1856, duquel est tiré le poème Le requiem d'amour Le rythme du poème est composé d'abord d'un quatrain, puis de deux tercets, et de deux quatrains pour finir. Les quatrains et le premier tercet sont des alexandrins, mais on constate une irrégularité au deuxième tercet car les vers deviennent octosyllabiques. A travers ces dix-huit vers, Murger pleure son amour perdu. La femme qu'il aime l'a quitté et il chante le dernier psaume de leur amour, désormais mort. Les thèmes principaux que j'ai retrouvés dans les vers sont l'amour, la mort et la musique. [...]
[...] spectre fantôme (l.12) mort bien enseveli (l.13). Il y a également le mot requiem dans le titre. Au vers il y a un oxymore qui compare une chambre avec un cimetière, une preuve que tout s'est renversé dans la vie de Murger après sa rupture : sa chambre, qui est normalement synonyme de bien-être et d'intimité avec la personne que l'on aime, est devenu pour lui un cimetière, symbole d'un endroit d'habitude froid et désespérant. Cela démontre que pour lui, perdre cet amour entraîne la mort. [...]
[...] En effet, cela peut nous rappeler les notes de la gamme, comme do, la ou si. Dans le dernier quatrain, lorsque Murger ne veut pas prendre un air écrit trop haut on peut l'interpréter ainsi : son désespoir est trop profond pour chanter des mélodies très aigues, et par conséquent, joyeuses. Son requiem sera bas, et reflétera sa tristesse. D'ailleurs, au vers suivant, il ajoute : nous pourrions tout des deux n'avoir pas la voix sûre cela signifie qu'il n'aurait pas le cœur à la musique joyeuse. [...]
[...] qui, suivi d'un point d'exclamation, nous fait comprendre que l'histoire d'amour décrite au début va mal finir. Au vers l'auteur donne plus de précision sur son désespoir, il se plaint d'avoir perdu sa jeunesse. Et à partir du vers lorsque commence le deuxième tercet, le thème de la mort est introduit et on apprend que Murger ressent cette perte comme un deuil. Ensuite, on revient sur un rythme et une mesure réguliers, avec les deux derniers quatrains qui expliquent les conséquences de cet amour brisé : c'est à travers la musique que Murger extériorise sa peine et c'est aussi la musique qui l'aide dans son deuil. [...]
[...] Comme je l'ai dit précédemment, la phrase fais-en tout ce que tu voudras reflète un amour soumis, sans lequel Murger n'est rien. On peut imaginer qu'il était complètement dépendant de cette femme et que lorsqu'il l'a perdu, sa vie perdit son sens, c'est pourquoi il ne souhaite pas l'oublier mais plutôt chanter un dernier psaume. Il devrait porter le deuil de cet amour perdu, et par conséquent, recommencer une autre vie, mais le poète romantique préfère utiliser sa peine comme objet d'inspiration et continuer à se morfondre plutôt que de la surmonter. [...]
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