Fiche de lecture de l'ouvrage de Jean Garrigues: La République des hommes d?affaires (1870 - 1900)
Il considère que la IIIème République est le fruit d?un « contrat » entre les républicains historiques ( Ferry, Gambetta ) et la grande bourgeoisie d?affaires ( Thiers, Auguste Casimir-Périer, Agénor Bardoux, Henri Germain ) progressivement ralliée. Elle doit à ce contrat originel des flambées d?agiotage et de corruption mais aussi, et surtout, des orientations politiques et sociales où se lit l?influence des milieux d?affaires. Cette influence est déterminante sur les trente premières années du régime et dépasse la représentation parlementaire de la grande bourgeoisie. Elle est encore sensible lorsque la République se « radicalise ».
[...] Il y a là une fois encore pression des milieux d‘affaires sur le pouvoir politique. L.Say reprend les finances dans le gouvernement Freycinet et peut certes apparaître comme l‘homme de la Haute Banque et des grandes compagnies; même si le journal de Gambetta le salue comme un bon républicain, l‘élément le plus progressiste du cabinet, il est avant tout un conservateur qui fait la politique des milieux d‘affaires. - La victoire des grandes compagnies. L.Say obtient qu‘elles participent aux dépenses extraordinaires du plan Freycinet en échange d‘une remise d‘une part de leurs dettes ( garanties de l‘Etat sur leurs emprunts ) et d‘une garantie de non- nationalisation. [...]
[...] LA REPUBLIQUE DES PATRONS Chap 1 : Le choix conservateur - Le Sénat, refuge des hommes d‘affaires. Les Républicains ont concédé aux Centres l‘existence de la Chambre haute où les Centres ont plus de 60% des sièges en 1876. Tous les sénateurs ne sont pas des affairistes, certes, mais il est vrai que beaucoup d‘hommes d‘affaires Centre gauche battus à la Chambre trouvent refuge au Sénat à qui le Centre gauche fournit deux présidents ( Louis Martel et L.Say et des vice- présidents comme Agénor Bardoux ) et où il subsiste comme groupe parlementaire jusqu‘en 1902. [...]
[...] Il lui faut accepter l‘intermédiaire de Ferdinand Moreau, syndic des agents de change, très lié à Rothschild : l‘affaire est cette fois un succès, qui a profité à la Haute Banque ( septembre 1878 ) Ainsi se trouve confirmée l‘interpénétration des intérêts républicains et de ceux des milieux d‘affaires : la Haute banque s‘enrichit en assurant le succès du plan, les compagnies ferroviaires ont évité la nationalisation; le succès du plan permet la relance et renforce la crédibilité du régime républicain. Chap 5 : La République centre gauche - La dernière touche républicaine : les hommes du Centre gauche s‘engagent dans la républicanisation de l‘armée et de l‘administration. [...]
[...] - Les derniers feux du libre-échange. L‘arrivée de Méline au ministère de l‘agriculture en 1883 redonne de la vigueur au mouvement protectionniste et pousse les partisans du libre-échange à repartir en campagne. Libéraux et radicaux se mobilisent : L.Say, président d‘une ligue Nationale contre le renchérissement du pain et de la viande, mène une campagne populiste pour ne pas céder le terrain aux radicaux, en mêlant au discours du grand bourgeois libéral des propos paternalistes de défense des petits consommateurs. [...]
[...] Chap 3 : La lutte contre le socialisme - Une doctrine de l‘intransigeance sociale. L‘intransigeance des hommes du Centre gauche, attachés à une République d‘ordre et au paternalisme, qui ont voulu la répression de la Commune se manifeste lors des grèves d‘Anzin, ( où le conflit s‘enlise et où les mineurs reprennent la travail sans avoir rien gagné ) en 1884 et de Decazeville en 1886 (où les mineurs obtiennent une maigre augmentation de salaire mais pas la réduction de la journée de travail Jean Casimir-Périer qui siège au conseil d‘administration des mines d‘Anzin, et L.Say président du conseil d‘Administration des mines de Decazeville ont refusé l‘intervention de l‘Etat, considéré même comme complice des grévistes à Decazeville. [...]
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