Le texte est un extrait de À l'ouest rien de nouveau (1929) d'Erich Maria Remarque. Ce roman relate à la première personne du singulier l'histoire de Paul Bäumer (le narrateur), lycéen allemand de dix-neuf ans, qui s'est engagé volontairement avec plusieurs camarades de classe comme soldat lors de la Première Guerre mondiale, après avoir été soumis au bourrage de crâne patriotique de leur professeur, Kantorek.
Après dix semaines d'entraînement intense, Paul et ses compagnons arrivent au front et sont rapidement confrontés aux horreurs de la guerre et à la brutalité inimaginable de la vie au front. Le cruel caporal Himmelstoss achève de détruire l'idéal patriotique et nationaliste des jeunes gens, qui ne croient plus que la guerre est glorieuse et honorable (...)
[...] Prends-en davantage encore, car je ne sais pas ce que, désormais, j'en ferai encore. Traduit de l'allemand Ses amis de tranchée. VOCABULAIRE : Une combinaison née dans mon cerveau (l.4) : ici une idée abstraite, un pur produit de l'esprit, un concept susciter provoquer, entraîner Une résolution (l.4) : une décision mûrement réfléchie Une baïonnette (l.6) : arme blanche que l'on fixe au bout du fusil pour le combat au corps à corps. COMMENTAIRE : I. LE RÉCIT DE LA DÉCOUVERTE DE L'AUTRE COMME UN SEMBLABLE 2 Le texte rapporte le discours tenu directement par le narrateur-personnage du roman au Français qu'il a poignardé dans le trou d'obus. [...]
[...] Remarque : l'auteur avait lui-même connu la guerre et il met sans doute beaucoup de luimême et de ses souvenirs dans son récit, mais pour sa part, il avait été mobilisé et ne s'était pas engagé volontairement. Il fut envoyé sur le front de l'ouest en juin 1917, où il fut blessé dès la fin juillet par des éclats de grenade, aux membres et au cou. TEXTE : Le narrateur, jeune soldat allemand, vient de tuer un soldat français dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Il attend la fin de l'attaque, seul avec le mort dans un trou d'obus Le silence se prolonge. Je parle, il faut que je parle. [...]
[...] Dès lors, on comprend que l'auteur ait dû s'exiler d'Allemagne en 1932 pour rejoindre finalement les États-Unis (il y obtint sa naturalisation en 1947, mais vécut toujours entre l'Amérique et l'Europe) et ait vu ses livres brûlés par les nazis dans les autodafés de 1933 : son pacifisme et sa conception de l'autre s'opposent en effet au nationalisme qui s'épanouit en Allemagne à la suite de la paix honteuse à la quelle s'apparente le Traité de Versailles de 1919. D'ailleurs, quand en décembre 1930, l'adaptation cinématographique de son roman par l'américain Lewis Milestone sort en Allemagne, des émeutes dans les cinémas sont organisées par Goebbels (le futur ministre de la propagande d'Hitler) et les sympathisants du Parti nationalsocialiste. Le 11 décembre, le film est interdit en Allemagne par le comité de censure cinématographique de l'époque. [...]
[...] À présent je m'aperçois pour la première fois que tu es un homme comme moi. J'ai pensé à tes grenades, à ta baïonnette et à tes armes ; maintenant c'est ta femme que je vois, ainsi que ton visage et ce qu'il y a en nous de commun. Pardonne-moi, camarade. Nous voyons les choses toujours trop tard. Pourquoi ne nous dit-on pas sans cesse que vous êtes, vous aussi, de pauvres chiens comme nous, que vos mères se tourmentent comme les nôtres et que nous avons la même peur de la mort, la même façon de mourir et les mêmes souffrances ? [...]
[...] Remarque suggère donc par ce jeu d'oppositions que la guerre empêche de voir l'autre comme un frère. Elle masque, par un embrigadement des consciences, la similitude profonde entre les hommes au-delà des antagonismes apparents. C'est cette prise de conscience que raconte ici l'auteur, et de manière éminemment pathétique. II. UNE PRISE DE CONSCIENCE TRÈS PATHÉTIQUE 3 Cette découverte de l'autre comme semblable à lui-même provoque une souffrance morale du narrateur, laquelle est exprimée dans un registre pathétique qui a pour effet de susciter la pitié du lecteur. [...]
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