Les ténèbres et le froid recouvraient tout. Une silhouette se détacha de derrière un lampadaire et sa pâle lueur fit ressortir son étrange démarche. Le bruit de ses pas, lents et feutrés, résonnait dans la plaine glaciale.
La blancheur de ses pieds nus ressortait dans ce sombre paysage. Vêtu d'un simple short, ses longues et frêles jambes semblaient ne pas pouvoir supporter son poids. Son large torse nu, zébré de multiples cicatrices, luisait à la lumière de la pleine lune. De grands yeux gris acier sans pupille paraissaient absorber le ciel de tous ses éclats.
Une lourde et chaude larme roula le long de sa joue.
Dans un imperceptible scintillement de la voute céleste, les battements de ses cœurs s'accélérèrent.
[...] La vie était belle là bas avec elle. Son peuple rayonnait de technologie que la Terre était à mille lieues de soupçonner. La guerre : cette population ne connaissait pas, ou plus tôt, ne connaissait plus. En effet, ils avaient appris de leurs erreurs et avaient fait le tour de la question. Pas de pauvres ni de riches, simplement des familles vivant de leur culture et de la générosité d'autrui. Elle. Ce pronom revenait souvent dans la conversation, comme si ce simple mot ramenait en lui chaque détail de ce passé mystérieux. [...]
[...] D'une voix très calme, le délinquant prit la parole. - Mon nom ne peut être énoncé. - Hum je vois. Avez-vous vos papiers, s'il vous plait ? - Point besoin de papiers quand on communique avec toute sa communauté par simple pensée. Et quelle étonnante expression que “s'il vous plaît” ! Qu'auriez-vous fait si je vous avais répondu que cela ne me plaît ? Décontenancé par le calme de l'homme et par l'étrangeté de ses paroles, le commissaire ne sut que répondre. [...]
[...] Certes, les légendes à leur sujet ne manquaient pas et nombre d'écrivains avaient tenté de décrire ces créatures terrestres. Et de les voir ainsi, en chair et en os, voici qui le surprenait. Également, peiné, c'était en effet la preuve de son échec et de ô combien, il était tombé bas. Comme il était de coutume chez lui, il les salua d'un signe particulier : repliant tous ses doigts et laissant son majeur relevé. * - Il m'a fait un doigt d'honneur, m'sieur le commissaire, j'vous jure ! Non, mais pour qui il s'prend c'lui là ! [...]
[...] - Alors, il est devenu quoi le gars du train ? lui demanda un collègue qui avait ramené l'homme. - Il a été interné à l'hôpital de Vannes Il souffre de troubles de la personnalité apparemment Il se prenait pour un extraterrestre. Il m'a fait tout un sermon sur la bassesse de la Terre et de l'homme en général. L'humain serait un être sans pitié qui ne s'ouvrirait pas au Monde et serait incapable de se rendre compte de ses erreurs ! Les deux hommes éclatèrent de rire. [...]
[...] Combien de temps a-t-il pu se passer dans ce froid et ce silence de mort, nul ne pourrait le dire et certainement pas cet étrange jeune homme qui semblait ne contenir aucune parcelle de vie en lui. Immobile, les bras parfaitement alignés le long de son corps, qui aurait pu croire que cet être était seulement en pleine méditation. Entre ses yeux mis clos, il sentit vaguement des changements de luminosité. Puis soudain, une voix. - Tu crois qu'il est mort ? Grogna un homme d'une voix caverneuse et brutale, dans un langage sauvage, mais compréhensible pour qui savait le déchiffrer. [...]
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