Etude du poème de Jacques Réda intitulé "La bicyclette", extrait du recueil Retour au calme (1989). Il réussit en effet à transformer cet objet banal, produit de la technologie, en objet étrange et surnaturel, capable de nous émerveiller. Nous montrons donc, dans un premier temps, comment à partir d'un cadre familier s'opère la transfiguration de la bicyclette, puis nous verrons comment le poète nous invite à partager cette expérience poétique où la contemplation de l'objet débouche sur une rêverie intérieure.
[...] Il s'agit d'un éblouissement dans les deux sens du terme: celui d'une lumière aveuglante mais aussi celui d'une révélation, d'un émerveillement pour l'observateur. Le v.20 enfin ( " Et lancer dans le feu du soir les grappes d'étincelles") suggère un mouvement ascendant de la lumière comme un feu d'artifices propre à émerveiller là encore l'observateur. La lumière est donc un élément essentiel de la scène contemplée, elle contribue à la beauté du spectacle. Cette omniprésence de la lumière favorise par ailleurs la métamorphose du vélo. [...]
[...] La bicyclette n'est plus un objet banal que nous connaissons mais quelque chose de beau et d'étrange qui nous entraîne dans un autre monde. 2ème partie: la concentration de l'observateur Une présence discrète signalée par le pronom indéfini " on" = désir d'associer étroitement le lecteur à l'expérience personnelle. Il s'agit de montrer que le lecteur est lui ainsi en mesure de découvrir la beauté cachée des objets, d'adopter un autre regard sur eux. Une graduation dans les verbes qui suggèrent une concentration de plus en plus forte = une contemplation au sens fort du terme: "on voit" v.3; "on pense» v.14, "on devine» v.17. [...]
[...] Une dernière phrase très longue aussi vers) pour décrire l'envol du vélo. Conclusion : Jacques Réda a donc su, pour reprendre les termes de Jean Cocteau, débarrasser le vélo de l'épaisse " patine" qui nous en rendait la beauté et l'étrangeté insaisissables. C'est en effet un regard neuf et ébloui qu'il nous invite à porter sur cette objet de notre vie quotidienne. La métamorphose s'opère par le biais de la métaphore principalement et la contemplation s'accompagne d'un traitement du temps particulier. [...]
[...] Référence au " silence" v.10 interrompu par l'aboiement du chien v.13 qui crée un effet de contraste et installe une atmosphère étrange, surnaturel l'harmonie recréée par les effets poétiques Allitération en " et assonances en aux v.3 à 6 pour accompagner le roulement du vélo et le déploiement de la lumière dans l'espace; même effet d'harmonie imitative aux v.11-12 ; avec une allitération en et en qui miment le pas de danse de la lumière personnifiée. Allitération en " au v.18-21 qui décrit l'élévation progressive de la bicyclette dans les airs. L'allitération renforce l'idée d'un élan, d'une dynamique que rien ne peut arrêter. Effets de rythmes: emploi d'un vers particulièrement long (14 syllabes) qui permet un large déploiement de l phrase et qui, surtout, ralentit le rythme, comme si le temps était suspendu pendant ce moment de contemplation. [...]
[...] Intro: Le poème de Jacques Réda intitulé " La bicyclette», extrait du recueil Retour au Calme (1989). Il réussit en effet à transformer cet objet banal , produit de la technologie , en objet étrange et surnaturel, capable de nous émerveiller. Nous montrons donc, dans un premier temps, comment à partir d'un cadre familier s'opère la transfiguration de la bicyclette, puis nous verrons comment le poète nous invite à partager cette expérience poétique ou la contemplation de l'objet débouche sur une rêverie intérieure. [...]
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