On est ici dans la dernière scène de la pièce, dans les derniers instants. Thésée a entendu la mort d'Oenone et le récit de Théramène. Il est dans la plus grande inquiétude d'autant plus que la situation est à un degré tragique (...)
[...] L'explication à cela vient bel et bien d'eux : Tous les deux emploient le même mot : - Phèdre : Vers 1627 : Elle a craint qu'Hyppolite, instruit de ma fureur puis il brave la fureur - Thésée : Vers 1650 : Expier la fureur d'un vœu que je déteste : La fureur est un excès poussé jusqu'à la folie. ( Pour Phèdre, sa fureur est la passion, et pour Thésée c'est sa colère. ( Donc animés de ce sentiment, il est normal qu'ils aient fait tout cela. Or dans les deux cas, ils ont un comportement similaire. Ils ont perdu le sens de la mesure et sont tombés dans la folie. [...]
[...] La perfide, abusant de ma faiblesse extrême, S'est hâtée à vos yeux de l'accuser lui−même. Elle s'en est punie, et fuyant mon courroux, A cherché dans les flots un supplice trop doux. Le fer aurait déjà tranché ma destinée ; Mais je laissais gémir la vertu soupçonnée. J'ai voulu, devant vous exposant mes remords, Par un chemin plus lent descendre chez les morts. J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brûlantes veines Un poison que Médée apporta dans Athènes. Déjà jusqu'à mon coeur le venin parvenu Dans ce coeur expirant jette un froid inconnu, Déjà je ne vois plus qu'à travers un nuage Et le ciel et l'époux que ma présence outrage ; Et la mort, à mes yeux dérobant la clarté, Rend au jour qu'ils souillaient toute sa pureté. [...]
[...] On est à quelques instants du dénouement, donc on va avoir un aveu. Cette œuvre est une succession d'aveu : Hyppolite a eu trois aveux : A Théramène, à Aricie, à Thésée Phèdre a eu aussi trois aveux : A Oenone, à Hyppolite, à Thésée. ( Chaque fois le spectateur peut se demander si les personnages son innocents ou coupables ; est-ce que ces morts sont juste le fait de la volonté des dieux ou les personnages ont-ils une part de responsabilité dans celles-ci ? [...]
[...] V Conclusion : Phèdre est morte et avec elle sa passion meurtrière. Du coup on a au Vers 1644 : Rend au jour qu'ils souillaient toute sa pureté. ( Il y a le retour de la lumière, et ce n'est pas une coïncidence que Phèdre en grec signifie lumière Serait-ce aussi la victoire : - Du bien sur le mal ? - Du normal sur le monstrueux ? ( Tout devient moral. Les dernières paroles de Thésée rendent véritablement la justice. [...]
[...] Il est dans la plus grande inquiétude d'autant plus que la situation est à un degré tragique. Il attend une troisième catastrophe. Phèdre confirme la mort d'Hyppolite à Théramène et rajoute qu'il était innocent. Vers 1622-1632 : On a la réhabilitation d'Hyppolite. Vers 1633-1644 : On a la mort de Phèdre. Cette mort est originale car elle est en direct. Phèdre fait encore une fois ce qu'elle fait depuis le début : elle comparaît et elle avoue (Oenone, Hyppolite, fantasme avec Minos). [...]
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