À la recherche du temps perdu, Marcel Proust, La Prisonnière, travail de l'artisan, auteur autocritique, génie artistique
Pour illustrer une conception de l'auteur en tant qu'« ouvrier », Proust prend comme exemple Balzac, bourreau de travail. En effet, celui-ci consacrait peu de temps au sommeil, travaillant parfois jusqu'à dix-huit heures par jour. En somme, l'écrivain est un artisan, modelant avec acharnement sa production, ajoutant des passages, raturant ici ou là quelques adjectifs, modifiant parfois des pans entiers de texte, pour parvenir à l'œuvre pleine et définitive, qu'est en l'occurrence La Comédie Humaine. En effet, il s'agit ici d'insister sur la technique de l'auteur, comme sur celle d'un horloger ; on ne s'étonne pas d'ailleurs de cette interpénétration des arts en pensant à L'Encyclopédie des arts et métiers de Diderot et d'Alembert un siècle auparavant.
[...] La théorie littéraire se fonde souvent sur une réflexion que les auteurs ont auparavant disséminée dans leurs romans. Il peut s'agir en effet de romans engagés, dans lesquels l'auteur défend son point de vue esthétique : c'est notamment le cas de Zola, qui met en avant le programme esthétique du naturalisme dans ses ouvrages. Le roman critique, quant à lui, véhicule et met en contradiction les théories artistiques de l'époque, comme c'est le cas avec les Goncourt dans Manette Salomon. III- Et le génie artistique dans tout ça ? Et le génie artistique dans tout ça ? [...]
[...] Les heures passées à scruter les comportements, les nuits entières passées à la lueur d'une bougie, constituent le lot du véritable auteur selon Balzac. II- Auteur autocritique (juge) Cependant, puisque l'auteur se doit d'être celui qui montre le chemin vers la vérité, il n'a pas le droit à l'erreur. Ainsi, l'auteur exerce en permanence une autocritique, qui lui confère le rôle de juge comme l'exprime Proust. En effet, si l'œuvre comporte bien un aspect définitif, on imagine qu'un auteur comme Balzac, dont la quantité de travail et l'acharnement pour atteindre l'excellence l'ont rendu célèbre, n'a jamais été vraiment satisfait de sa production. [...]
[...] La Prisonnière est le cinquième tome d'À la recherche du temps perdu de Marcel Proust publié en 1925 à titre posthume. Le travail de l'artisan (ouvrier) Pour illustrer une conception de l'auteur en tant qu'« ouvrier Proust prend comme exemple Balzac, bourreau de travail. En effet, celui-ci consacrait peu de temps au sommeil, travaillant parfois jusqu'à dix-huit heures par jour. En somme, l'écrivain est un artisan, modelant avec acharnement sa production, ajoutant des passages, raturant ici ou là quelques adjectifs, modifiant parfois des pans entiers de texte, pour parvenir à l'œuvre pleine et définitive, qu'est en l'occurrence La Comédie Humaine. [...]
[...] En effet, l'artiste en tant que génie est une figure née au XIXe siècle, notamment grâce à l'influence du romantisme. Proust n'en parle guère, mais la fulgurance artistique est un thème particulièrement apprécié, notamment dans les milieux bohèmes. Mais on peut trouver chez Balzac lui-même un ouvrage qui contribue à la construction mythique de l'artiste en tant que génie et qui marque la naissance des romans de l'artiste, et qui n'est autre que Le Chef-d'œuvre inconnu. L'auteur y met en scène l'image embellie d'un artiste mythique à dimension héroïque en concurrence avec le Dieu créateur et qui a pour désir de faire passer ses fictions pour de la réalité. [...]
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