Le XVIIème siècle est caractérisé par un terme « classicisme ». Ce terme est employé pour définir un apogée et un moment exceptionnel dans les Arts et dans la Littérature de la fin du XVIIème siècle, c'est-à-dire entre 1660 et 1690. Cependant, à cette époque les créateurs eux-mêmes ne se définissent pas encore comme classiques. L'écriture est quant à elle définie par l'harmonie, la cohérence et surtout la simplicité.
Les tragédies de Racine sont fortement influencées par ce courant, étant créées dans sa continuité. Ce contexte agit fortement sur l'inspiration de l'écrivain qui adapte son oeuvre en fonction de son époque (...)
[...] Ces deux genres sont difficilement séparables en ce qu'ils agissent semblablement sur le caractère des personnages (la prière d'Iphigénie, d'Esther). Il est indéniable que leurs comportements comportent une effusion lyrique, où le véritable acteur de la pièce est l'amour. Mais le lyrisme peut être sous- entendu dans les interrogations haletantes d'Hermione sur son sort (Andromaque), ou sur les exclamations sans liens de Phèdre. Ainsi le dialogue de la scène est interrompu, brisant une composition du drame qui est néanmoins toujours présente. Dans Andromaque, Oreste garde en effet dans son désespoir, le sens de l'analyse et des transitions. [...]
[...] Un discours commence par un exorde qui l'introduit et se termine par une péroraison qui récapitule et émeut. Il comprend une narration, des faits à établir et une confirmation des arguments. Racine a gardé la juste mesure : sans exclure les coups de fortune et de fatalité, il a voulu surtout étudier les effets de passion, et ainsi il a présenté le plus souvent les faits qui étaient en relation avec les passions, il a suivi les prolongements des émotions de l'âme avec objectivité. Toute son intrigue est bâtie de façon à donner du jeu aux passions. [...]
[...] En outre, Racine emploie des figures stylistiques telle l'ellipse, il joue grandement sur le rythme (qui acquiert alors une valeur expressive), sur les sons (assonances et allitérations), les répétitions, les anaphores (Andromaque, v.997 Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle les ruptures de construction (anacoluthes), apostrophes et invocations (Andromaque, v.1045 Ö cendres d'un époux ! ô troyens ! etc. Enfin, il est important de notifier que l'art du discours mène à la désillusion du héros. En effet, que ce soit celle de Pyrrhus, Néron, Roxane ou Mithridate, elle apparaît comme le point de départ même du drame. Elle donne accès à un mode où règne le désordre ce qui oblige le personnage à ne compter que sur lui-même, d'où l'apparition de l'égoïsme. [...]
[...] De même, il est indéniable que Racine utilise l'amour pour sa vertu dramatique. C'est une poésie qui naît des sentiments, de leur valeur propre, indépendante de leurs effets et des actions qu'elles produisent, en un mot la poésie lyrique. II a mis tout son art à fondre ces deux sortes de poésie dans l'action dramatique, de façon que chaque tableau évocateur, chaque émotion lyrique fussent des ressorts d'action. La tragédie de Corneille se caractérisait par l'analyse et sacrifiait le pathétique et la poésie à la vérité, à la logique. [...]
[...] Et cela convenait au public. Racine restera donc un modèle à jamais inégalé et admiré. [...]
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