A plus d'un titre, le début de la pièce a de quoi surprendre : le roi Thésée est porté disparu, le spectateur, qui s'attend à voir apparaître Phèdre, apprend qu'elle est mourante.
Le comportement d'Hippolyte est, lui aussi, énigmatique puisque son départ s'apparente à une fuite, dont Théramène s'efforce de démêler le véritable motif. Rapidement, il apparaît que ce n'est pas l'absence de Thésée mais la présence d'Aricie qui motive le départ du prince (...)
[...] Dans la réplique de Théramène, les deux apostrophes Seigneur (vers 1 et et l'utilisation du vouvoiement mettent en évidence le respect qu'a T pour son jeune maître. Dans la longue réplique d'H, l'utilisation de la P du mot ami et les références à l'enfance toi qui connais mon cœur depuis que je respire vers 11 ; tu me contais alors l'histoire de mon père vers 19) soulignent la tendresse qu'éprouve le j homme envers son gouverneur, présenté ici comme un père de substitution. [...]
[...] Une scène d'aveu Cette scène 1 peut également être lue comme une scène de confession amoureuse où Théramène fait tout d'abord office de confident. - un interlocuteur gagné par la surprise L'utilisation, à quatre reprises, de formes interrogatives (Seigneur, m'est- il permis d'expliquer votre fuite ? (vers ; pourriez-vous n'être plus ce superbe Hippolyte (vers ; Vénus à la fin voudrait-elle justifier Thésée ? (vers ; Aimeriez-vous ; Seigneur ? (vers souligne l'incrédulité du gouverneur face à la métamorphose d'H. [...]
[...] Tout au long de sa tirade, H se décrit comme un être en pleine métamorphose. Le guerrier farouche, opposé à l'amour (ce que révèlent les adjs fier, dédaigneux et la référence à Antiope et au peuple guerrier des Amazones, vers 13) cède la place à un j hm amoureux, comme le montre la présence du champ lexical des sentiments soupirs, feux d'hymen, amour Plusieurs vers confirment également que le prince ne se reconnaît plus : des sentiments d'un cœur si fier, si dédaigneux / peux-tu me demander le désaveu honteux (vers 11 et 12) ; et moi-même à mon tour je me verrais lié / et les dieux jusque là m'auraient humilié ? [...]
[...] A la fin de la tirade, la modalité des phrases dois-je épouser ; donnerais- je l'exemple (vers 55, 56) et leur forme interrogative mettent en évidence le désarroi du prince, placé devant un cruel dilemme. Conclusion Récapitulation des deux parties : une scène d'exposition qui renseigne le spectateur tt en ménageant le suspens, mais aussi une scène d'aveu, où H confesse implicitement son amour. Ouverture vers un autre moment de la pièce : cette première scène d'aveu est construite de façon symétrique à la scène 3 où Phèdre avouera son amour à Oenone. Dans ces deux scènes, le nom de l'être aimé(e) est l'objet du suspens dramatique. [...]
[...] Problématique : Il s'agira ici de souligner la complexité de la parole dramatique. Les mots sont dotés d'une puissance évocatoire et permettent de faire revivre la figure héroïque du père disparu, ils soulagent celui qui les prononce mais constituent aussi une menace. Annonce du plan : Dans cette perspective, l'échange entre Hyppolite et Théramène peut tt d'abord s‘apparenter à une scène d'exposition traditionnelle, qui met en place l'intrigue de la pièce. Le dialogue peut également être lu comme une scène d'aveu, où le prince déclare indirectement son amour. [...]
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