Dissertation relative à l'oeuvre de Racine : Phèdre. Interrogation sur l'innocence ou la culpabilité de Phèdre.
[...] Les multiples questions de Phèdre et les phrases hachées expriment la jalousie, la véhémence de Phèdre. Elle est exaspérée : " Hélas ! Ces phrases hachées expriment aussi un étouffement : il n'y a pas d'issue. D'où ses réactions à la prochaine réplique, elle est totalement désemparée, outrée : " Ils bravent la fureur d'une amante insensée. " (Vers 1254) ; " Non, je ne puis souffrir un bonheur qui m'outrage." (Vers 1257). Elle ne sait plus où elle en est car elle brûle encore , et elle ne sait pas si c'est à cause de son époux Thésée qui est vivant ou à cause d'Hippolyte . [...]
[...] Elle est innocente car elle n'agit pas de sa propre volonté. Phèdre a été atteinte de la malédiction de Vénus qui l'a fait adorer Hippolyte. Or si cela n'était pas arrivé, elle n'aurait certainement pas commis les mêmes actes jusqu'à la mort d'Hippolyte .En outre, il y a beaucoup d'oppositions dans Phèdre. Ainsi, au passage de l'acte IV, scène vers 1225 à 1274, on reconnaît trois autres types d'oppositions : l'opposition passion / amour heureux ; l'opposition solitude /union du couple ; l'opposition ombre /lumière et l'opposition morale (celle étudiée) qui exprime une autre dichotomie la culpabilité /l'innocence. [...]
[...] Le plan suivant proposera d'une part des arguments envers l'innocence fragile de Phèdre. D'autre part, des arguments envers une culpabilité fautive. La scène 3 que nous propose l'acte I du vers 269 à 316 est un aveux amoureux. Phèdre avoue alors sa passion pour Hippolyte à Oenone. Dans cet extrait, Phèdre fait allusion à la malédiction de Vénus. Cette malédiction fait en sorte que Phèdre adore Hippolyte. Le terme "adorer " signifie ici quelque chose de différent du contexte actuel. [...]
[...] En outre, Phèdre se livre une lutte acharnée contre elle - même : " Je l'évitais partout "(vers 289); "Contre moi -même enfin j'osais me révolter " (vers 291) ; " Pour bannir l'ennemi dont j'étais idolâtre " (vers 294). Il se dégage de ces paroles une impression de déchirement de Phèdre. Les registres sont donc pathétiques et tragique et font croire à la candeur de cette femme. Un autre aveu amoureux est présent dans l'acte II, scène du vers 670 à 711. Phèdre reconnaît cette fois directement son amour à son beau fils, Hippolyte. [...]
[...] Phèdre avoue tout à Thésée : elle fait ressortir de la mort d'Hippolyte le vrai coupable ; c'est à dire elle - même. Dans ce passage, elle met directement le doigt sur le problème : " C'est moi qui sur ce fils chaste et respectueux Osai jeter un oeil profane, incestueux." (Vers 1622 à 1623). Elle explique des actions détaillées ; ainsi à cause de Phèdre, None a accusé Hippolyte de l'amour incestueux devant Thésée. D'où la responsabilité fautive qui pèse maintenant sur Phèdre, car Thésée a tué son fils en invoquant Neptune. [...]
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