Aricie est tout l'opposée à Phèdre. Elle apparaît dans l'acte II. C'est une femme qui aime et est aimée, donc, quoique prisonnière, elle est relativement heureuse. Bien qu'en situation de soumission, bien qu'esclave même, à la différence d'Oenone, c'est une prisonnière de guerre de haut rang, d'une famille royale qui, pour des raisons de rapport de forces n'a pas accédé au pouvoir à Athènes (...)
[...] Mais c'est pendant ces trois scènes que les catastrophes s'enchaînent : Oenone se noie, Hippolyte combat le monstre marin et meurt attaqué par ses chevaux paniqués. Aricie, le seul personnage vraiment lucide de la pièce, se situe hors du cercle tragique. Elle essaye de faire sortir Thésée de la sphère tragique, mais c'est trop tard. Elle prophétise la catastrophe finale. Mais elle est impuissante à sauver Hippolyte car limitée par son héroïsme même, elle ne peut dénoncer la véritable coupable. Elle a réussi à semer le doute dans l'esprit de Thésée en le bravant, en se mesurant à lui presque d'égale à égale. [...]
[...] Mais il se refuse à le croire. Il soupçonne même Aricie d'être tellement amoureuse d'Hippolyte qu'elle se sacrifie pour lui, qu'elle cherche à le couvrir. Souvent quand on est aveuglé, on reproche à l'autre d'être aveuglé. C'est le cas de Thésée qui tourne autour de la vérité. Vers 1441-1442, Thésée se montre habité par Phèdre. Il a à l'esprit sa dernière entrevue avec elle. Il la revoit en train pleurer en se dérobant à lui. Une telle attitude ne peut renforcer son aveuglement. [...]
[...] Le crime = mensonge de Phèdre, langue perfide métonymie de quelqu'un qui ne parle que pour nuire aux autres. Elle accuse Phèdre d'être un monstre. Cette monstruosité est mise en relief par le rejet du vers 1446. Phèdre est le seul monstre que Thésée n'a pas réussi à éliminer Thésée fait semblant de féliciter Aricie d'avoir su séduire Hippolyte. Ton persifleur dans la phrase il vous jurait un amour éternel puisqu'il enchaîne sur son infidélité. Le ton blessant de Thésée augmente au vers 1425 ; vous deviez = vous auriez dû. [...]
[...] Quand Thésée a la bassesse de faire douter Aricie sur la fidélité de son bien aimé, la colère Aricie éclate. Elle s'esclaffe en trois syllabes. Elle parvient à se faire écouter. Elle se permet d'être arrogante, insolente. Danse ses questions rhétoriques elle oppose sous formes d'antithèses l'innocence, la suprême valeur d'Hippolyte à l'infâme calomnie qui pour elle ne peut venir que de Phèdre. Pour mieux mettre en valeur la grandeur d'Hippolyte, elle emploie des hyperboles et des métonymie une si belle vie l'innocence sa vertu qui brille à tous les yeux Elle procèdes par gradation. [...]
[...] V : Thésée seul dans un second monologue (deux monologues en tout dans la pièce). Thésée est encore plein de son amour ou de sa confiance pour Phèdre et à la fin de cette scène, quoique ébranlé, il n'est pas complètement convaincu Problématique : Aricie est-elle une héroïne tragique ? 1. Force d'Aricie Ses mensonges Ses reproches à Thésée Dénonciation allusive de Phèdre pour Hippolyte, explicite pour le spectateur 2. Thésée sur la défensive Thésée mène l'enquête (tel Œdipe) Thésée habité par Phèdre Un héros divisé 1. [...]
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