Le dynamisme de la scène renait avec la réapparition du roi, qu'on croyait mort, et qui évolue avec le personnage d'Oenone qui devient l'instigatrice du drame, au point d'user de la calomnie en persuadant Thésée de l'amour criminel d'Hippolyte pour Phèdre.
Touché au fond, ce personnage racinien est devenu de plus en plus animé d'une charge explosive de colère et de fureur. Alors que par noblesse d'âme, et par respect filial, Hippolyte garde le silence et se taira devant l'accusation de Thésée (...)
[...] Monstre, qu'a trop longtemps épargné le tonnerre. Derrière ses cris de rage qui évoluent de vers en vers, se cache le moi blessé, orgueilleux de Thésée qui souffre infiniment de déshonneur. Cette douleur suprême donne naissance à un passage poétique, enrichi par la mythologie, ce qui explique l'évocation de la terre et les cieux De même, déçu et fort désespéré de se voir préférer un rival, même s'il s'agit de son fils , Thésée voit la trahison comme étant une offense impardonnable, donc peut-on dire que cet aveuglement de la passion le conduit dans une impasse, où il a recours à l'invocation d'une sorte de forces cosmiques tonnerre il interpelle également des forces surhumaines, ce qui trace les caractéristiques d'une poésie qui a pour éléments basiques les pouvoirs des dieux Neptune La colère de Thésée est typiquement dessinée comme étant un héros glorieux, réputé par ses exploits personnels, bénéficiant de la protection divine, et le fait d'être trahi de la sorte par son fils l'opprobre constitue pour lui un vrai déshonneur et une destruction totale de sa renommée. [...]
[...] Et toi, Neptune, et toi, si jadis mon courage D'infâmes assassins nettoya ton rivage, Souviens−toi que pour prix de mes efforts heureux Tu promis d'exaucer le premier de mes vœux. Dans les longues rigueurs d'une prison cruelle Je n'ai point imploré ta puissance immortelle Avare du secours que j'attends de tes soins, Mes vœux t'ont réservé pour de plus grands besoins : Je t'implore aujourd'hui. Venge un malheureux père. J'abandonne ce traître à toute ta colère ; Etouffe dans son sang ses désirs effrontés : Thésée à tes fureurs connaîtra tes bontés. [...]
[...] Alors que par noblesse d'âme, et par respect filial, Hippolyte garde le silence et se taira devant l'accusation de Thésée. Idée générale : La tirade s'articule essentiellement autour de deux interpellations faites de la part de Thésée : la première est adressée à un interlocuteur visible mais muet : 1044-1064), la deuxième est faite à un autre qui se montre invisible mais présent : 1065-1078). Annoncer le plan : La scène semble se subdiviser en trois parties qu'on peut traiter dans un premier temps l'idée d'un héros légendaire, mis en relief par le recours à un passage poétique enrichi par la mythologie. [...]
[...] Jean RACINE, Phèdre, Acte IV, scène II : Commentaire composé. Support étudié : Scène II Thésée, Hippolyte Thésée Ah ! Le voici. Grands dieux ! À ce noble maintien Quel œil ne serait pas trompé comme le mien ? Faut−il que sur le front d'un profane adultère Brille de la vertu le sacré caractère ? Et ne devrait−on pas à des signes certains Reconnaître le cœur des perfides humains ? [...]
[...] Un sourd et sombre destin commande en effet, que Hyppolite ne devient pas maître de sa propre destinée. [...]
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