On observe dans cette scène un réel décalage entre le père, Agamemnon, et sa fille, Iphigénie. En effet, la rencontre rend la jeune fille heureuse. Celle-ci emploie le champ lexical du bonheur : "ma joie", "quel plaisir", "quel bonheur", mais aussi de l'amour : quel amour", "charmant", pour montrer son état d'allégresse. Mais Iphigénie croit également que les personnes autour d'elle partagent sa joie (...)
[...] Mais Iphigénie ne peut saisir la raison pour laquelle son père se dérobe. Celle-ci tente vainement de le questionner, quelle félicité peut manquer à vos vœux A qui dois-je imputer cette fuite soudaine Iphigénie croit en effet que son père est heureux, l'accentuant par l'usage de nombreux points d'exclamations et la répétition de quel : Quels honneurs Quel pouvoir Quel amour Quel bonheur Celle-ci prévoit même des événements heureux : le sacrifice ; me sera-t-il permis de me joindre à vos vœux ? [...]
[...] L'état d'esprit du père, en revanche, est tout autre. Celui-ci perçoit sa fille comme déjà morte. L'emploi du verbe méritiez au passé, montre qu'il n'est plus dans l'instant présent et que la situation semble déjà jouée. Agamemnon se projette dans le futur : sa perte à ses vainqueurs coûtera bien des larmes Par le verbe au futur, celui-ci envisage déjà la situation prochaine. De ces deux états d'esprit naît un décalage entre le père et la fille qui ne parlent pas de la même chose. [...]
[...] Il montre en tous cas sont impuissance face aux dieux. Puissé-je auparavant fléchir leur injustice l'emploi du verbe pouvoir sous cette forme montre que son souhait ne peut se réaliser, qu'il ne peut rien faire : les dieux lui sont sourds ce qui est renforcé par le parallélisme de construction. Le roi se résigne alors à la mort de sa fille : quand il veut lui dire la vérité, ce n'est pas pour la sauver mais pour la préparer à son malheur. [...]
[...] Finalement, Agamemnon ne révèle rien à sa fille et s'enferme dans le mutisme : vous vous taisez La dernière réplique sonne comme un au-revoir, mais nous apparaît également comme cruelle, ayant un double sens : Vous y serez, ma Fille ! Ainsi cette scène est tragique, de par le décalage qu'il existe en Iphigénie, qui ne soupçonne pas la situation et son père, Agamemnon, qui connaît la vérité. Mais la position du père est aussi tragique, tiraillé entre l'amour qu'il a pour sa fille et son devoir de roi. Cependant, en ne révélant rien et de par ses répliques à double sens, Agamemnon peut nous sembler cruel. [...]
[...] Pour permettre ce départ, les dieux demandent le sacrifice de la fille du roi Agamemnon, Iphigénie. Dans la scène 2 de l'acte II, Iphigénie, qui ne soupçonne pas ce qui l'attend, rencontre son père. On peut ainsi se demander en quoi cette scène est tragique. Nous étudierons le décalage qu'il existe entre les deux personnages, puis le double statut de père et de roi d'Agamemnon. On observe dans cette scène un réel décalage entre le père, Agamemnon, et sa fille, Iphigénie. [...]
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