Le thème du conflit entre l'amour et la raison d'état est très prisé par Racine. En ce qui concerne Bérénice, son statut de reine, loin de l'aider dans sa quête amoureuse, constitue une entrave à son bonheur, puisqu'il provoque l'hostilité de Rome.
Cette scène fait ressortir une forme de tragique purement Racinienne, celui des héros marqués par leur destin et conscients de leur destinée douloureuse. Bérénice explore donc une nouvelle esthétique tragique, placée sous le signe de la tristesse majestueuse, qui se caractérise par la prépondérance du lyrisme élégiaque, par opposition à la violence et à l'héroïsme attendus dans une tragédie (...)
[...] Les marques de ponctuation interne et les appositions traduisent son émotion : (v1495 à 1496) Jamais, Seigneur, jamais, je ne voulais être aimée. Ce jour, je l'avouerai, je me suis alarmée. Elle leur rappelle qu'elle n'est qu'une femme qui avait des sentiments et voulait être aimée. L'esprit de Bérénice est tourmenté comme le montre l'opposition entre deux champs lexicaux : celui du désespoir : (v.1489) je pleure, (v.1488) désespoir, (v.1492) soupirer, (v.1499) troublé, (v.1499) larmes et celui de l'amour : (v1495) aimée, (v1506) amour, (v1494) attiré mes regards Bérénice montre ainsi qu'elle maîtrise son destin. [...]
[...] Le tragique de Bérénice résulte du caractère inéluctable de la situation imposée aux personnages. C'est ainsi que Bérénice ne meurt pas et se voit contrainte d'accepter de se séparer de Titus. Nous pouvons établir un parallèle entre l'œuvre Bérénice de Racine et celle de Corneille Tite et Bérénice Tandis que l'héroïne cornélienne est comme convertie aux valeurs de Rome, la Bérénice de Racine, au contraire, n'est qu'une victime consentante et résignée. [...]
[...] Racine, Bérénice, Acte IV scène 7 Introduction Nous sommes en présence d'une tirade que Bérénice prononce du vers 1485 au vers 1522 à l'acte scène 7 de la pièce de théâtre Bérénice, écrite par Jean Racine en 1670. Le thème du conflit entre l'amour et la raison d'état est très prisé par Racine. En ce qui concerne Bérénice, son statut de reine, loin de l'aider dans sa quête amoureuse, constitue une entrave à son bonheur, puisqu'il provoque l'hostilité de Rome. [...]
[...] Nous pouvons nous demander comment ce passage permet à Bérénice d'accéder au rang du héros tragique. Nous répondrons à cette problématique autour de deux axes : tout d'abord, en montrant que Bérénice manifeste une lucidité volontaire, une maîtrise d'elle-même et de ses passions, puis, qu'elle accepte un renoncement tragique, empreint d'une tonalité pathétique . partie : Tout d'abord, dans le début de sa tirade, Bérénice met fin aux tergiversations des deux hommes, elle leur rappelle que la situation est sans issue. [...]
[...] partie : En effet, on peut constater que Bérénice n'est pas une héroïne exaltée. Elle n'agit pas par désir de gloire, mais seulement parce qu'elle veut mettre fin au désarroi qui règne autour d'elle (v1485) Arrêtez, arrêtez (v1488) Je vois partout du désespoir ».Elle ne renonce pas à Titus parce qu'elle est convertie aux valeurs romaines, mais parce qu'elle veut prouver une dernière fois l'amour qu'elle a pour lui (v1491) Mon cœur vous est connu (v1495) Je voulais être aimée Elle ne prétend pas donner l'exemple du courage ou de l'héroïsme, mais simplement celui de 1503) l'amour la plus tendre et la plus malheureuse »dans un vers mis en relief par une hyperbole : avec l'utilisation de l'anaphore du superlatif relatif la plus Si Bérénice accède au renoncement tragique c'est plutôt en victime consentante et résignée 1512) que je ne consens pas de quitter ceux que j'aime Ce qui domine dans ce dénouement n'est donc pas l'héroïsme mais la sensibilité et le véritable amour de Bérénice. [...]
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