Rabelais, "Gargantua", Chapitre XXV : le personnage de frère Jean des Entommeures

Résumé du document

Entommeures => qui fait du hachis de ses ennemis

Champ lexical de la violence : « écrabouillait la cervelle », « brisait les bras et jambes », « disloquait »,...
- Accumulation des verbes violents (24 sur quelques lignes)
- Imparfait de répétition
- Accentuation de la violence
- (...)

Extraits

[...] * Rituels religieux ridiculisés : décrotteur de vigiles débiteur d'heures débrideur de messes Termes sacrés associés à des mots peu flatteurs. [...]

[...] Un combat extraordinaire : * Récit racontés dans un style épique mais burlesque : _ parallélismes aux uns / aux autres _ anaphores de si quelqu'un 99) _ description crue (comme dans la chanson de Roland) des blessures avec un certain amusement de Rabelais (qui était médecin) dans la précision des organes et qualificatifs mandibules cervelle vertèbres omoplates épine dorsale cage thoracique + jeu avec la variété des verbes écrabouillait déboîtait meurtrissait pourrissait ) * Vocabulaire de la guerre : porte drapeaux trompettes + le plus complet désordre * Les paroles des vaincus : plaintes et supplications comme dans les chansons de geste, mais ici on peut parler de parodie car les Saints qui sont évoqués par les mourants sont fantaisistes Ste Barbe Ste Nitouche notre Dame de Cunault ) accumulation comique le lecteur n'éprouve pas de pitié mais rit (effet inverse de la chanson inverse) * Massacre : 1 seul homme contre 13622 victimes (autre accumulation comique) La démesure : * Effet comique crée par la disproportion : _ entre l'arme utilisée (bâton de croix) et le massacre et les blessures _ entre la cause (saccage d'un clos de vignes) et la conséquence (colère effroyable) _ entre la dimension du clos de Seuilly et l'ampleur du massacre (13622 morts) _ 13622 ennemis morts / pas un seul moine blessé * Accumulation de jeux sur le langage utilisé : néologisme, diversité des verbes noms de Saints Burlesque. III) LA SATIRE ANTICLERICALE * Critique de l'incapacité des moines à réagir de manière rationnelle face au danger * Répétition de beau : ironie de Rabelais puisque Frère Jean semble se moquer des rituels religieux. [...]

[...] Gargantua, chapitre 25 (1534), de Rabelais LE PORTRAIT DE FRERE JEAN Des qualités physiques et morales d'un personnage mis en valeur : * jeune, fier, pimpant, joyeux, bien adroit, courageux, hardi, décidé, grand, maigre, bien fendu de la gueule, beau Accumulations d'adjectifs laudatifs (physique et moral) qui attire l'attention du lecteur et le rend important. * Dans cette abbaye se trouvait . [...]

[...] un moine Moine semble être seul, unique, cette mise à l'écart le valorise Frère Jean des Entommeures Le nom du personnage est très long et compliqué, ce qui le démarque et le met en relief * Répétitions de bien et beau qui précèdent à chaque fois son nom ou un participe passé Insistance sur ses qualités * le monde moinant moina de moineries = néologisme + allitérations en m un vrai moine attire l'attention sur le fait qu'il s'agit d'un moine exceptionnel Un moine violent : * Entommeures qui fait du hachis de ses ennemis * Champ lexical de la violence : écrabouillait la cervelle brisait les bras et jambes disloquait + Accumulation des verbes violents (24 sur quelques lignes) + Imparfait de répétition + Accentuation de la violence * Opposition entre les supplications des victimes et les actes de frère Jean + sadisme de frère Jean Absence de pitié II) UNE PARODIE DE RECIT EPIQUE Le héros épique : * Frère Jean est vu comme un homme d'action et non un moine (peu préoccupé par les formalités religieuses) * il empalait il montrait la force de ses muscles Nombreux verbes d'action dont il est le sujet * grand habit bâton de croix parsemé de fleur de lys Habit symbole de la défense de la religion et de la royauté qui fait de lui un héros * Comparaison avec la chanson de geste (l. 142/145) mais parodie du récit épique car les fleurs de lys presque toutes effacées (symbole de la royauté effacée), et paradoxe entre la mission d'un moine et ses qualités de guerriers. [...]