Fiche de lecture de l'ouvrage de Robert Kagan: La puissance et la faiblesse, Les Etats-Unis et l'Europe dans le nouvel ordre mondial.
L'origine du fossé qui sépare les Etats-Unis et l'Europe en matière de forces militaires est à rechercher dans les attitudes respectives des deux pays au cours des cinquante dernières années.
A la fin du deuxième conflit mondial, les Etats-Unis eurent la volonté de permettre à l'Europe de se relever afin qu'elle fasse contrepoids à l'URSS. Mais l'Europe n'était pas prête, économiquement et politiquement, à se doter des moyens d'assurer sa sécurité et se plaça, de fait, derrière le bouclier protecteur américain.
[...] Issue des années de guerre froide, cette déresponsabilisation de l'Europe est plus que jamais problématique aujourd'hui où les Américains ont moins de raisons de s'engager en Europe afin d'assurer sa sécurité. Les Européens doivent donc faire un effort économique mais aussi politique pour élaborer une politique commune de défense et lui donner les moyens d'être opérationnelle. [...]
[...] L'unilatéralisme américain est donc positif pour le monde en général et pour l'Ouest plus particulièrement. Critique : Une conception trop limitative de la puissance ? La notion de puissance telle qu'elle est développée par Kagan est très restrictive. Il semble ne prendre en compte son aspect militaire, entendu comme force de projection intégrant des technologies de pointe. Il part en effet du postulat que la fin de la guerre froide n'a pas mis fin au primat du militaire sur l'économique. [...]
[...] Le monde que l'Amérique a créé Cette situation est largement le résultat de la politique étrangère américaine depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. En effet, les Etats-Unis ont impulsé l'intégration européenne, empêchant ainsi tout Etat européen de retrouver un statut de puissance et poussant l'Europe à se recentrer sur elle-même. De plus, ils ont pris le rôle de protecteur de l'Europe ce qui a permis à celle-ci d'entrer dans le paradis postmoderne alors qu'eux –mêmes ne peuvent y entrer. L'Ouest existe-t-il toujours ? Séparé par de telles lignes de fractures, l'Ouest est-il encore une réalité ? [...]
[...] Mais l'insuffisance militaire européenne est bientôt mise à jour dans la gestion des conflits qui agitent la décennie des années 1990. Ainsi, aux Balkans ou en Afghanistan, les troupes européennes se bornèrent à compléter les dispositifs américains qui suivirent eux une véritable révolution technologique et stratégique. Psychologie de la puissance et de la faiblesse Selon Kagan, le degré de puissance détermine la culture stratégique d'un Etat. Ainsi, la disparité des forces américaine et européenne se double d'un conflit entre deux cultures stratégiques irréconciliables. [...]
[...] Cela passe notamment par un effort d'investissement accru dans le militaire. Thèmes : Une vision de la puissance : La puissance est pour Kagan, comme pour les penseurs néoconservateurs, une question primordiale puisque le monde s'ordonne autour des potentiels et des stratégies de puissance des différents acteurs internationaux. La puissance est donc à la fois un objectif vers lequel tendent naturellement les Etats et l'élément qui conditionne la politique étrangère et plus largement la culture stratégique d'un pays. L'Europe actuelle semble alors présenter un aspect pathologique dans son retrait de toute politique de puissance, retrait qui ne peut que s'expliquer par le paradis postmoderne qu'elle semble avoir atteint. [...]
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