Proust, "Du côté de chez Swann", "Un amour de Swann", Incipit : commentaire composé

Résumé du document

Le passage commence par un "mais" ce qui indique une rupture. Dans le passage précédent, elle décrit les "ennuyeux" qu'elle veut fuir... Elle veut garder des membres du clan dans son "petit noyau" hors des obligations extérieures... Or ici, il y a des interférences des "ennuyeux" avec le petit noyau où elle se complait... C'est la réalité des obligations (professionnelles, familiales) qui fait irruption et vient rompre l'utopie de petit clan vivant en autarcie (...)

Extraits

[...] Il s'agit d'une illustration, retranscription au discours direct des paroles de Mme Verdurin dans les cas évoqués précédemment. Mouvement de l'extrait : on va de plus en plus vers le particulier, le souci du détail, de la conversation et des mots exacts prononcés. Projet de lecture : Comment la construction du passage et le narrateur jouent-ils un rôle majeur dans la présentation de ce portrait réalisé de manière originale ? Etude du passage : Le passage commence par un mais ce qui indique une rupture. [...]

[...] Je viendrai le Vendredi saint vous faire mes adieux, car nous allons passer les fêtes de Pâques en Auvergne. - En Auvergne ? pour vous faire manger par les puces et la vermine, grand bien vous fasse ! Et après un silence : Si vous nous l'aviez dit au moins, nous aurions tâché d'organiser cela et de faire le voyage ensemble dans des conditions confortables. [...]

[...] Le narrateur nous aide à saisir tout cela. -Elle le flatte, on le voit avec les mots Docteur ( avec une majuscule), savant esprit fort mais ça n'a aucun lien avec la suite de la phrase, c'est une argumentation décousue -l'angoisse de la solitude est révélée par le narrateur dans les l.25-26 car tous les autres ont-ils déjà décliné l'offre ? Les mots inquiétude l.20 et tremblait l.25 indiquent ce qu'elle ressent vraiment au fond - Dans le premier vrai dialogue, Cottard répond mais il est plein d'astuce ! [...]

[...] La tante du pianiste exigeait qu'il vînt dîner ce jour-là en famille chez sa mère à elle : “Vous croyez qu'elle en mourrait, votre mère, s'écria durement Mme Verdurin, si vous ne dîniez pas avec elle le jour de l'An, comme en province ! Ses inquiétudes renaissaient à la semaine sainte : Docteur, un savant, un esprit fort, vous venez naturellement le Vendredi saint comme un autre jour ? dit-elle à Cottard, la première année, d'un ton assuré comme si elle ne pouvait douter de la réponse. Mais elle tremblait en attendant qu'il l'eût prononcée, car s'il n'était pas venu, elle risquait de se trouver seule. [...]

[...] Elle va donc essayer de la convaincre que ce n'est pas un devoir d'y aller -monstruosité : elle lui dit de laisser tomber un malade en danger pour rester passer la soirée avec elle Le malade risque de mourir ! Le Qui sait peut-être accentue encore plus sa cruauté : elle sait très bien qu'il peut en mourir - Les verbes : fera pensera irez sont au futur et non au conditionnel , ce qui ne semble donc pas lui laisser le choix. C'est un despote, un monstre d'égoïsme. [...]