Cette dernière signification rappelle l'alliance originelle entre poésie, musique et mystique : les premiers textes versifiés sont chantés, voire psalmodiés : le vers se fait le langage des incantations, celui qui permet d'exprimer le sacer. Car se précise une nette séparation entre le langage utilitaire transparent au réel qu'est la prose, et le développement du vers comme incarnation du sublime, qui permet la communication avec Dieu (...)
[...] Cependant, c'est au XVII siècle qu'on voit apparaître les premiers grands textes poétiques en prose. On peut citer par exemple le Thélémaque de Fénelon, dont l'auteur se met dans la droite continuation de l'Illiade et l'Odysée mais choisit pour écrire son récit la prose poétique, annonçant le succès de l'épopée en prose depuis la chanson de geste (dite depuis le XVII poème en prose Vers la prose au théâtre. La tragédie grecque était hétérométrique. Selon les passages, le type de vers changeait en fonction de la partie dans l'œuvre ; mais aussi le poète était libre de choisir une métrie plus adaptée pour véhiculer les émotions de certains monologues. [...]
[...] Les règles de la versification se sont imposées tardivement en France : il a fallu attendre le XIV siècle et les travaux de G. De Machot qui théorise et diffuse la poésie chantée (coïncidence entre le rythme prosodique et le rythme musical). Or c'est cette séparation qui verrouille davantage les règles de la versification afin de permettre au vers de mieux se doter de sa propre musicalité. Le vers est une figure à lui seul (qui relève de la stylistique de l'écart). [...]
[...] oratio numerosa : discours cadencé. Toutes les littératures sont parties d'une opposition binaire entre vers et prose, mais toutes sans exception ont fini par se forger une catégorie intermédiaire, celle perçue par Cicéron comme un discours cadencé. Mais pourquoi ? II. Du binaire exclusif au ternaire complémentaire Ecrire en vers ou en mètre est-ce forcément être poète ? Etre poète chez Aristote, c'est être créateur d'une œuvre poétique du langage, et non pas faire de la poésie stricte comme genre littéraire. [...]
[...] fiche_Qu'est-ce qu'un classique Mais en parallèle, Boileau dans son Art Poétique (Chant III) reconnaît l'hybricité nécessaire de certains genres : les lettres destinées à être lues dans les salons doivent être rédigées en prose ; certaines épîtres peuvent relever d'une prose littéraire utilisant un certain nombre de figures . Mais jusqu'à la doctrine classique, le vers restera la marque de la littérarité. Utilisé dans l'épopée, pour raconter la διέγεσις en langue noble et mémorisable ; nécessaire dans le théâtre pour exprimer la μιμεσις en langue noble et mémorisable. [...]
[...] Prose oratoire. La rhétorique reste un langage qui se veut efficace, par la mise en place d'une démarche de persuasion : elle a besoin de faire des effets pragmatiques, tout particulièrement en politique. Aristote réfléchit sur le bon dosage des effets figuraux : la rhétorique est une prose cadencée, mais qui obéit à certaines exigences liées aux effets recherchés. Prose d'art. Dans toutes les littératures, l'âge de la prose poétique a fini par apparaître après une première période ou le poiétique ne peut se concevoir que comme métrifié. [...]
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