Lecture analytique du prologue de Gargantua de Rabelais. Elle aborde les aspects burlesques mais également les aspects sérieux de cet écrit et définit le lecteur idéal.
[...] la beste du monde plus philosophe. Si veu l'avez: vo' avez peu noter de quelle devotion il le guette: de quel soing il le guarde: de quel ferveur il le tient: de quelle prudence il l'entomne: de quelle affection il le brise: et de quelle diligence il le sugce. Qui l'induict à ce faire? Quel est l'espoir de son estude? quel bien y pretend il? Rien plus qu'un peu de mouelle. Vray est que ce peu, plus est delicieux que le beaucoup de toutes aultres pour ce que la mouelle est aliment elabouré à perfection de nature, comme dict Galen 3. [...]
[...] C'est à dire que les matieres icy traictées ne sont tant folastres, comme le tiltre au dessus pretendoit. Et posé le cas, qu'on sens literal trouvez matières assez ioyeuses & bien correspondentes au nom, toutesfois pas demourer là ne fault, comme au chant des Sirènes: ains à plus hault sens interpreter ce que par adventure cuidiez dict en guaieté de cueur. Crochetastes vo' oncques bouteilles? Caisgne. Redvisez à memoire la contenence qu'aviez. Mais veistez vo' oncques chien rencontrant quelque os medullare? C'est comme dict Platon li de rep. [...]
[...] Rabelais est-il prit de vin au moment où il écrit ce prologue ? Cette ambigüité intrigue et déconcerte le lecteur. Le comique tend au caractère oral du prologue. Rabelais interroge le lecteur en quel propos . Il fait appel à leur expérience, à leurs observations des comportements animaux. Il leur soumet une petite énigme dont il donne la réponse. Il parle au lecteur en l'éduquant. Phrases exclamatives indirectes très courtes, cela crée un véritable rythme. Tout ce la semble annoncer un roman comique mais cependant l'auteur veut être pris au sérieux. [...]
[...] L'odeur du vin ô combien plus est friant/ riant/ priant/ plus celeste, & delicieux que d'huile. Introduction Les humanistes aspirent à bien faire l'homme en toute liberté, d'où pour eux la lecture active et critique des textes anciens. Ainsi Rabelais dans le prologue de son second roman invite son lecteur, à l'instar des disciples de Socrate laids de corps mais de divin savoir à lire dans un esprit attentif et ouvert son roman apparemment léger et comique. Nous analyserons dans cet extrait du prologue son comique, son sérieux et sa définition humaniste d'un lecteur idéal. [...]
[...] Rabelais a recours à des proverbes dictés par le bon sens populaire. Ces proverbes ont un sens : il ne faut pas se fier aux apparences proverbes de bon sens avec par analogie l'application au livre. Il ne faut pas se fier au titre. Volonté analogique marquée par des connecteurs logiques. Nouveau recours pédagogique à l'analogie avec la comparaison du chien. Comparaisons dés la première étape sous la forme d'une métaphore. Cette longue comparaison montre au lecteur tout ce qu'il doit faire pour savourer ce livre étapes : la comparaison est approfondie par le fait que le lecteur est animalisé. [...]
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