Dissertation comparant le dénouement que Kafka propose dans son roman "Le Procès" et le dénouement qu'Orson Welles a choisi pour son film, qui n'est autre que l'adaptation cinématographique du Procès de Kafka.
[...] Dans le roman et le film, la fin du roman ne constitue pas réellement un dénouement car ni le lecteur ni le spectateur ne savent de quoi Joseph K. était accusé. Mais, dans le roman et dans le film, Joseph K. semble ne pas pouvoir échapper à la mort. Alors que procure cette mort, fait-elle de lui un héros ? Les informations fournies sur la mort de K. font-elles de lui un héros ? Dans le Journal de Kafka, Kafka ne cesse d'évoquer la mort, c'est une véritable fascination pour lui, tous les romans de Kafka se terminent sur mort dont on a tous les détails. [...]
[...] Dans le roman de Kafka, c'est la veille des 31 ans de Joseph K. L'atmosphère est onirique, le jour de son arrestation, il rêvait, était encore plongé dans son sommeil, il ne se réveille que lorsque les inspecteurs font irruption dans sa chambre, c'est le matin et le début du roman. Et, le roman se clos sur sa mort le soir, à la nuit tombée, cela évoque donc l'endormissement. De plus, au début du roman, il ne s'agit que d'une arrestation sommaire mais à la fin du roman K. [...]
[...] La mort à la dynamite dans le film et la mort comme un chien dans le roman de Kafka dédramatisent la mort. Dans le roman, Joseph K. se laisse tuer, il évoque une dernière faute donc il accepte sa mort de manière évidente. Dans le film, il y a une dimension héroïque de K. car il ne cède pas à la panique engendrée par le chantage des deux inspecteurs, le rire constitue une négation de leur autorité. En fait, l'interprétation d' Orson Welles est différente de celle de K. [...]
[...] Dans le roman Le procès, la mort de Joseph K. est honteuse. Son passé est évoqué à travers la femme qu'il pense être Melle Burstner, c'est une personne qui l'avait rendue heureux, est-ce une volonté de retour en arrière ? De la nostalgie? A priori, non, car il n'éprouve aucun regret, il ne fait qu'évoquer simplement le passé. Nous constatons d'ailleurs un effacement progressif de Joseph K. Le registre pathétique n'est pas utilisé ici, il n'y a toujours pas d'explications, et pas de regrets. [...]
[...] Cependant, le choix de l'explosion reste un choix tout de même violent. Joseph K. ne peut pas mourir comme un chien après la seconde guerre mondiale d'après Orson Welles, or dans son roman Kafka ne dit rien sur la religion de Joseph K. En fait, c'est Orson Welles qui considère que Joseph K. est juif par association à Kafka qui était juif. Il faut nécessairement souligner le coté symbolique à l'appui d'une citation du critique Gérard Legrand : Le héros engage l'Humanité entière dans son destin l'explosion mise en parallèle à Hiroshima suggère donc que c'est toute une forme d'humanité qui meurt sans avoir rien fait pour mériter cela, ce qui renvoie à la seconde guerre mondiale où des millions d'innocents sont morts pour rien. [...]
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