Baudelaire: procès, arguments des accusateurs et des defensseurs
Le procès des Fleurs du mal est au nombre de procès sous le Second Empire où les écrivains devaient répondre auprès de la justice de l'État de leurs actes jugés immoraux. La justice de l'époque engageait régulièrement des poursuites contre ceux-là qui porteraient atteinte à la morale publique et religieuse, celle-ci considérée comme le fondement des bonnes mœurs de la république. Bien entendu, le Second Empire avait conservé les acquis de la Révolution française, notamment la Déclaration des droits de l'homme de 1789 qui stipulait dans une partie de son contenu que tout citoyen se disposait le droit de ‘' parler, d´écrire, d´imprimer librement'' mais sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans le cas déterminé par la loi. Sous le Second Empire, les écrivains n'étaient pas exclus de cette règle. Les écrivains étaient libres, mais une liberté limitée par la loi. On ne devait pas porter atteinte à la morale de l'État et de l'église. L'Empire avait établi la loi de censure dans le domaine des arts et des lettres. Il fallait communiquer ses œuvres à la censure royale avant de les imprimer. Par manque de respect à la loi, certains auteurs ont été victimes des poursuites judiciaires, accusés d'avoir publié des œuvres immorales.
[...] Pour l'officier du ministère public, le livre de Flaubert contient des actes immoraux qui salissent l'institution du mariage. C'est donc Dans le même contexte que Les Fleurs du mal de Baudelaire à été trainé devant la justice. Dans ce travail, je traiterai du procès des Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Je consacrerai la première partie à l'historique du procès et de la condamnation des fleurs du mal. Dans la deuxième partie je porterai mon attention sur les arguments des accusateurs par rapport aux pièces condamnés à l'aide d'une étude de corpus. [...]
[...] D'après le pouvoir en place, les poèmes ne portaient aucune valeur morale. Louis Napoléon lui-même dira à cette effet que la[ vraie] morale [doit consister à ne faire] que des livres consolant et servant à démontrer que l'homme est née bon et que tous les homme sont heureux''[26]. Mais cela fut tout à fait le contraire chez les écrivains comme Baudelaire, Flaubert ou les Frères Goncourt. Baudelaire comme ses défenseurs prôneront la liberté de l'œuvre, qui est un art qui relève de la morale des arts. [...]
[...] Comprends-tu maintenant qu'il ne faut pas offrir L'holocauste sacré de tes premières roses Aux souffles violents qui pourraient les flétrir? Mes baisers sont légers comme ces éphémères 30 Qui caressent le soir les grands lacs transparents, Et ceux de ton amant creuseront leurs ornières Comme des chariots ou des socs déchirants; Ils passeront sur toi comme un lourd attelage De chevaux et de boeufs aux sabots sans pitié Hippolyte, ô ma soeur! tourne donc ton visage, Toi, mon âme et mon coeur, mon tout et ma moitié, Tourne vers moi tes yeux pleins d'azur et d'étoiles! [...]
[...] Tout d'abord, le 21 juin exemplaires des Fleurs du mal apparaissent à Paris. Les livres sont édités par Poulet-Massis et De Broise. Le 05 juillet 1857, la presse accuse Baudelaire d'immoralité. Le 17 juillet 1857, le procureur ordonne la saisie d'exemplaire. Le 20 aout 1857, procès et condamnation des Fleurs du mal et des éditeurs devant la chambre correctionnelle. L'auteur doit verser une amende de 300 francs. Le procureur ordonne le retrait des six poèmes du recueil. [...]
[...] Le procès d'après Ernest Pinard (juge d'instruction) ne concerne pas ici Baudelaire lui-même, mais son œuvre. Cependant une telle déclaration d'après les défenseurs de Baudelaire ne tient que dans la forme des poèmes mais pas dans le fond car c'est là que réside le vrai jugement. IV Les défenseurs de Baudelaire et leurs arguments D'abord il faut commencer par la défense de l'auteur lui-même qui dit qu'un ‘'livre doit être jugé dans son ensemble, et alors il en ressort une terrible moralité''[10]. [...]
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