Suffit-il de se souvenir pour écrire un récit autobiographique ou faire un autoportrait ? Les principes autobiographiques sont traités.
[...] De même, le travail autobiographique ou autoportrait est une confrontation. Il permet d'avouer pour expliquer ce que l'on est devenu. Elle est facteur de lien entre le Je passé et le Je actuel. Dans les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, le rapport à Dieu correspond à un artifice rhétorique tandis que pour Saint Augustin, l'importance de la religion est sacrée, c'est un recours sincère à Dieu. Le récit lui permet de se faire pardonner. Cette confrontation se ressent chez Norman Rockwell dans Triple self portrait puisqu'il n'a jamais pu voir ses traits que par des intermédiaires que sont le miroir et la photographie. [...]
[...] Suffit-il de se souvenir pour écrire un récit autobiographique ou faire un autoportrait ? Le souvenir a-t-il un rôle et un fonctionnement essentiel dans l'autobiographie et l'autoportrait ? Nous analyserons tout d'abord la place essentielle du souvenir dans cette écriture puis nous observerons que le souvenir ne suffit pas à caractériser le récit autobiographique et l'autoportrait. Le souvenir est un acte de remémoration conscient ou inconscient, maîtrisé ou non qui fait se juxtaposer le passé et le présent. La réminiscence dispose d'une place essentielle dans l'écriture d'une autobiographie ou dans un autoportrait, cependant, il faut avant tout les retrouver et les reconstituer. [...]
[...] Le souvenir a une place essentielle, celle de permettre à l'auteur de se connaître et de se faire connaître. Néanmoins, il doit choisir, trier et analyser son évolution, son moi. Cette auto critique amuse le spectateur. Cependant, elle n'est pas suffisante pour écrire une autobiographie ou peindre son autoportrait. Se souvenir ne suffit pas à caractériser le récit autobiographique. En effet, le récit autobiographique ou l'autoportrait est une interprétation de la mémoire. L'éclaircissement des souvenirs se retranscrit dans la quête d'un bonheur perdu. On retrouve une figure marquante de la mère. [...]
[...] Marcel Proust, dans Du côté de chez Swann, a son souvenir comme un édifice, la sensation gustative de la madeleine lui retranscrit son enfance, ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. Les souvenirs doivent être choisis, triés. Le fait pour l'auteur de choisir ses souvenirs, lui donne accès à l'analyse de soi et permet à autrui d'en faire autant. Dans Les essais de Montaigne ou avec Jean-Jacques Rousseau dans Les confessions, il ne raconte qu'un des cinq souvenirs de Bossey. George Perec, lui, trie et ordonne ses souvenirs très personnels, parfois très intimes dans Je me souviens. [...]
[...] Il peut permettre aux spectateurs de se connaître comme Rousseau, avoir une intention épique et tragique avec Chateaubriand ou encore communiquer avec le lecteur. L'autobiographie ou autoportrait fait ressurgir des fragments de vie de son auteur. Parfois, il se dédouble et dialogue avec lui-même comme Nathalie Sarraute. Le travail de l'inconscient, prend dans ce cas, une place importante. Le récit est une volonté qui réjouit le narrateur. Il permet de consoler ou de venger son enfance, tout en ne gommant pas totalement sa tristesse. Le récit autobiographique se veut donc peut-être aussi compensateur et rédempteur. [...]
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