Cet incipit de La Princesse de Clèves, classique du genre romanesque, est le témoin d'une époque de fastes, axée sur le superficiel et la séduction. Madame de la Fayette, adepte de ces milieux, nous dépeint ici, dans cette présentation, cette atmosphère : salons, cour... l'ensemble de ce qui servira d'appui aux aventures amoureuses de Madame de Clèves
[...] Ce qui peut sembler paradoxal est que l'auteur habituée elle- même de ces milieux , tente ici d'en faire l'éloge, mais il s'avère qu'avec notre recul actuel, nous pouvons voir que les attentes et les occupations de ces milieux sombrent souvent dans la frivolité, le faste voire le libertinage à ses origines : tout ce qu'il y avait de plus beau et de mieux fait, de l'un et de l'autre sexe, ne manquait pas de se trouver (ligne 33 à 35) Il semble donc évident que l'aspect premier, élogieux de cet incipit envers l'atmosphère de la cour, cet univers clos, n'est qu'une façade et cache une réalité bien plus superficielle. Néanmoins on constate que l'intrigue se pose parfaitement sur cet environnement propice à toutes les aventures amoureuses de Madame de Clèves, qui formeront le récit. Mais ne faut-il pas mettre notre regard de lecteur du XXIème siècle de côté, l'instant de se plonger dans cette œuvre sans a priori ni préjugé, pour tout simplement la comprendre? Percevront nous ainsi de la même façon l'action de ce roman ? [...]
[...] Autant il forme par définition un bon incipit respectueux des règles, puisqu'il entraîne le lecteur dans la réalité du roman ; autant il met en lumière un aspect négatif de ce vaste monde qu'est la cour : il est en effet essentiel de constater une autre progression dans la narration de cet incipit. Madame de la Fayette va en effet centrer son récit : il débute avec le champ lexical de la grandeur : la magnificence et la galanterie (ligne puis va progressivement s'intéresser aux actualités amoureuse s des courtisans. [...]
[...] Madame de la Fayette ne s'arrête pas là puisqu'elle va jusqu'à expliciter la menace superficielle qui guettait les personnages depuis la toute première ligne du roman : ce prince aimait le commerce des femmes même de celles dont il n'était pas amoureux (ligne 31-32). On se trouve alors uniquement dans l'aspect physique. Il n'y a que de beaux corps bien faits (ligne mais on se questionne de plus en plus sur ce qui se trouve derrière cette façade. Ceci peut caractériser une certaine décadence, reste de la préciosité excessive du XVIIème siècle, voire de certains salons mondains et cercles littéraires. [...]
[...] Cet incipit de la Princesse de Clèves, classique du genre romanesque, est le témoin d'une époque de fastes, axée sur le superficiel et la séduction. Madame de la Fayette, adepte de ces milieux, nous dépeint ici, dans cette présentation, cette atmosphère : salons, cour l'ensemble de ce qui servira d'appui aux aventures amoureuses de Madame de Clèves, de ce qui permettra au roman dans son entier d'être un véritable précurseur du genre romanesque. La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclats que dans les dernières années du règne de Henri Second (ligne 1 à 3). [...]
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