Le Classicisme est un courant esthétique et intellectuel ayant connu son apogée au XVIIème siècle, prenant comme référence esthétique les chefs d'oeuvres de l'antiquité gréco-latine (Aristote, Boileau...). Le but premier de ce mouvement littéraire est de concevoir une harmonie dans les textes et les écrits (normalisation de la langue), à l'aide de règles strictes. Nous allons étudier un extrait de La Princesse de Clèves. Nous verrons dans quelle mesure ce texte témoigne d'une esthétique classique. Pour cela, nous nous porterons dans un premier temps sur le caractère incroyable de cet aveu et dans un deuxième temps sur le caractère pathétique de cette scène (...)
[...] Vous m'avez donné de la passion dès le premier moment que je vous ai vue, vos rigueurs et votre possession n'ont pu l'éteindre : elle dure encore ; je n'ai jamais pu vous donner de l'amour, et je vois que vous craignez d'en avoir pour un autre. Et qui est-il, Madame, cet homme heureux qui vous donne cette crainte ? Depuis quand vous plaît-il ? Qu'a-t-il fait pour vous plaire ? Quel chemin a-t-il trouvé pour aller à votre coeur ? [...]
[...] Quelque dangereux que soit le parti que je prends, je le prends avec joie pour me conserver digne d'être à vous. Je vous demande mille pardons, si j'ai des sentiments qui vous déplaisent, du moins je ne vous déplairai jamais par mes actions. Songez que pour faire ce que je fais, il faut avoir plus d'amitié et plus d'estime pour un mari que l'on en a jamais eu ; conduisez-moi, ayez pitié de moi, et aimez-moi encore, si vous pouvez. [...]
[...] (Série d'interrogations + j'ai tout ensemble la jalousie d'un mari et celle d'un amant je ne vous en aimerai pas moins Conclusion : Une scène éminemment classique où l'on voit le personnage principal héroïne classique) tenter de maîtriser sa passion au nom des principes de l'honneur et de la religion. Mais aussi une scène clef qui relance l'action (un nœud dramatique), puisqu'elle précipite le dénouement (jalousie mortelle de M. de Clèves, rupture de la confiance entre M. et Mme de Clèves, à cause de la diffusion de l'aveu, et jalousie bientôt triomphante et pourtant malheureuse de M. de Nemours). [...]
[...] de Nemours étant un familier de son mari, elle le voit sans cesse à la Cour et doit continuellement le fuir et se surveiller, c'est pourquoi elle refuse de révéler son nom peu après). - Un amour impossible (Mme de Clèves a été élevée dans le respect du mariage et a elle-même accepté M. de Clèves pour époux : faire cet aveu, c'est se condamner à ne jamais pourvoir aimer M. de Nemours situation qui sera encore plus vraie après la mort de son mari, dont elle se sent coupable). C. La souffrance de M. [...]
[...] Des circonstances tout à fait romanesques - La retraite à Coulommiers (Mme de Clèves s'est retirée à la campagne par crainte de rendre publics ses sentiments pour M. de Nemours : m'éloigner de la Cour je veux éviter les périls me retirer de la Cour - L'incompréhension de M. de Clèves (qui ne comprend pas pourquoi sa femme, à son âge, veut se retirer, et croit qu'elle cherche à l'éviter : il provoque l'aveu en la pressant de lui répondre). - les prônons personnels ( énonciation - La dissimulation de M. [...]
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