Madame de La Fayette, "La Princesse de Clèves" : commentaire sur la scène du bal

Résumé du document

La Princesse de Clèves est un roman écrit par Mme de La Fayette en 1678. Il n'est pas étonnant que cette oeuvre soit reconnue puisqu'elle est considérée comme le premier roman moderne de la littérature française. Le texte étudié relate un passage important de l'oeuvre car c'est le moment où Mme de Clèves et le duc de Nemours, deux personnages principaux, se rencontrent et tombent éperdument amoureux durant les fiançailles entre le duc de Lorraine et Claude de France. Nous allons d'abord démontrer qu'il s'agit d'un cadre d'une rencontre puis nous expliquerons le jeu des regards qui se fonde dans cette rencontre amoureuse (...)

Extraits

[...] On remarque le champ lexical de la vue admira, cherchait des yeux, vit, voir, vu, vus qui montre que la scène est fondée sur une société d'apparence. D'ailleurs l'allitération en qui fait penser aux sons de discutions, et ainsi au bal, nous le prouve : passa tout le jour des fiançailles chez elle à se parer, pour se trouver le soir au bal et au festin royal qui se faisait au Louvre ainsi que les termes qui s'adressent à Mr de Nemours : le soin qu'il avait pris de se parer Les premiers regards importants qu'expose le récit est celui de la Cour sur Mme de Clèves comme le montre les termes indéfinis l'on admira sa beauté et sa parure C'est lorsque commence la rencontre que le jeu des regards est le plus important. [...]

[...] Cela provoque l'admiration de la Cour sur sa beauté et sa parure L'attention qu'elle porte sur son apparence est bien sûr pour l'occasion mais aussi pour l'attente d'un personnage que le narrateur ne révèle pas tout de suite comme le dévoile les termes indéfinis quelqu'un celui qui arrivait un homme Par ailleurs on remarque que tout s'attise à l'apparition plutôt théâtrale, puisqu'elle se fait de façon brusque, de Mme de Clèves. Cela se vérifie par la conjonction de temps lorsqu‘elle suivie du rythme ternaire arriva, l'on admira sa beauté et sa parure; le bal commença De plus on remarque que le pronom indéfini on qui fait référence à la Cour, accentue la proéminence de son entrée qui est alors suivie par une autre tout aussi étonnante. Le narrateur se tourne alors vers la présentation de M. de Nemours. [...]

[...] Son entrée est aussi théâtrale que celle de Mme de Clèves car elle se fait de façon précipitée. En effet la locution adverbiale d'abord signifie ici aussitôt et la réaction de Mme de Clèves est tout aussi brusque comme le montre les termes elle se retourna et vit un homme Par ailleurs celle- ci reconnaît immédiatement le duc bien qu'elle ne l'a jamais vue comme le prouve la focalisation interne vit un homme qu'elle crut d'abord ne pouvoir être que Mr de Nemours Sa vue déstabilise Mme de Clèves, elle ne peut s'empêcher de montrer son éblouissement vis-à-vis de son charme et de son physique comme le prouve les termes le soin qu‘il avait pris de se parer augmentait encore l‘air brillant qui était dans sa personne cela se montre aussi par la litote il était difficile de n'être pas surprise de le voir La répétition de la litote il était difficile aussi de voir Mme de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement et l'adverbe aussi montre qu'il y a ici un éblouissement réciproque. [...]

[...] de Clèves, leur amour est donc blâmable. Ce passage montre que la rencontre entre Mme de Clèves et M. de Nemours est fondée sur l'apparence puisque c'est une société de cour donc la beauté est primordiale. De plus le sens de la vue est le moteur de l'histoire, il permet au lecteur de percevoir les émotions de chaque personnage et est une manière de communiquer entre Mme de Clèves et le Duc. C'est ainsi que l'on peut rapprocher cet extrait au roman de Phèdre qui témoigne de l'aveuglement de l'Amour. [...]

[...] de Nemours par la simple vue de Mme de Clèves est confus et perd quelque peu ses moyens. Par les termes Lorsqu'elle arriva, l'on admira sa beauté et sa parure Quand ils commencèrent à danser, il s'éleva dans la salle un murmure de louange Le Roi et les Reines trouvèrent quelque chose de singulier de les voir danser ensemble on remarque que le couple est au centre de tout les regards et est ainsi placé de façon élogieuse par la Cour. [...]