Jacques Prévert (1900-1977), d'abord adepte du surréalisme, finit par quitter ce mouvement car trop indépendant d'esprit, il ne supporte guère les exigences de son fondateur André Breton. Il devient auteur de sketches d'une troupe théâtrale puis scénariste, dialoguiste et parolier. Le recueil de poèmes « Paroles » (1945) au langage familier et humoristique, fait de lui le « Parisien bohème », poète attachant de la ville et du monde populaire. Comment dans le poème « Sables Mouvants », le poète évoque-t-il une fougueuse nuit d'amour et un réveil désillusionné ? Nous verrons qu'il plonge le lecteur dans un milieu aquatique dont la force est celle de l'amour puis que le mouvement continu de la mer souligne la brièveté de la flamme amoureuse (...)
[...] Cependant, l'adverbe déjà répété aux vers 3 et 9 peut signifier que la mer, force naturelle puissante que l'on peut associer à la fougue amoureuse, s'est hélas trop vite enfuie. La permanence cyclique du mouvement rappelle alors l'inconstance du sentiment amoureux. Peut-être le regard de la muse est-il finalement illusoire et promet-il monts et merveilles sans rien céder définitivement. Le titre même sables mouvants révèle en effet le danger fatal qui guette l'amoureux. Conclusion : Par un balancement rythmique et un lexique maritime, le poète nous laisse entrevoir l'amour comme un sentiment mouvant et incertain. [...]
[...] La force de cet amour émerge dès le début du poème où l'opposition entre démons et merveilles fait référence à une expression populaire dont l'auteur joue en la mêlant à une autre. Ainsi, l'amour est une promesse énorme de monts et merveilles qui survit aux sables mouvants (titre) contre vents et marées 2). Si la mer s'est retirée, que la nuit a été courte, le connecteur logique mais du vers 10 suggère par opposition qu'elle a laissé des traces. Transition : Cet univers réel pour le poète et onirique pour sa maîtresse nous plonge dans un milieu aquatique dont le mouvement continu peut être signe d'impermanence. [...]
[...] La versification libre alterne cinq rimes différentes sans ordre régulier nous laissant l'impression de vagues désordonnées, d'une nature sauvage et indomptée. l'amour : Le vers bisyllabique 4 Et toi fait de la bien-aimée la pierre angulaire du poème. Elle est comparée à une algue généralement déposée sur le sable pour que le lecteur l'imagine étendue sur son lit. Son agitation est vive même dans le sommeil puisqu'elle remue en rêvant. Le lecteur entrevoit alors la nuit d'amour qui a précédé d'autant que les yeux entrouverts 10) de l'amante nous la représentent encore lasse et ensommeillée. [...]
[...] Aux lignes 3 et est évoqué le phénomène de la marée, mot cité dans le refrain. En outre, l'allitération en r des vers et 10 nous laisse entendre le roulis de la mer qui s'étale comme s'allonge le rythme des vers 5 et 6. un éternel recommencement : Ce déplacement cyclique ne semble jamais finir. La répétition de la conjonction de coordination et aux vers et 13 joue avec la rime en é des vers et 14 pour amplifier le mouvement et le rendre irréversible. [...]
[...] Le recueil de poèmes Paroles (1945) au langage familier et humoristique, fait de lui le Parisien bohème poète attachant de la ville et du monde populaire.Comment dans le poème 'Sables Mouvants le poète évoque-t-il une fougueuse nuit d'amour et un réveil désillusionné ? Nous verrons qu'il plonge le lecteur dans un milieu aquatique dont la force est celle de l'amour puis que le mouvement continu de la mer souligne la brièveté de la flamme amoureuse. I Une nuit d'amour : un milieu aquatique : L'univers dans lequel nous plonge Jacqus Prévert est aquatique tant le champ lexical de la mer court tout au long du poème. [...]
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