"Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse (...)"
Analyse de ce poème :
Rimes et vers,
Champs lexicaux,
Répétitions,
Figures de style,
1) Dans ce poème, quel est le lien entre le temps et l'eau ?
2) Expliquez la comparaison L'amour s'en va comme cette eau courante.
3) Quelle est l'évolution de l'amour dans ce poème ?
4) Que peut signifier la quadruple apparition de : Vienne la nuit sonne l'heure. Les jours s'en vont je demeure.
5) En fonction des analyses précédentes, dégagez le mouvement du poème en vous aidant des champs lexicaux suivants : le temps, l'eau, l'amour, la nostalgie.
6) A partir de votre travail effectué, expliquez en deux phrases l'essentiel de la signification du poème.
[...] Le mouvement du poème va du particulier au général. D'abord l'amour concerne deux êtres (nos amours), puis passe et devient neutre (l'amour). Vient ensuite le sens plus général que le poète applique à tous les amours (les amours). Ce mouvement indique que pour Apollinaire l'amour particulier entre deux êtres n'a aucune chance d'éternité. Il se fond dans la masse indistincte des amours qui passent et perd son caractère unique. Citation : Et nos amours. (1ère strophe : l'amour de 2 personnes) L'amour s'en va. [...]
[...] Mais il finit toujours par passer, comme le temps, comme un fleuve, laissant derrière lui la nostalgie. Pourquoi avons-nous choisi ce poème ? Ce poème semblait très bien formulé et facilement compréhensible. Dès la première lecture, on arrive à en dégager le sens; celui-ci paraît inspiré par la rupture d'Apollinaire avec son amie. Ce poème frappe car il compare avec brio une chose plutôt de style philosophique, l'amour, avec un fait banal que nous voyons tous les jours, l'eau qui coule sous un pont. [...]
[...] L'expression nos amours évoque donc son amour pour son amie ainsi que celui qu'elle éprouve pour lui, et non pas les multiples amours qu'ils auraient eu chacun de leur côté, comme peut le suggérer la tournure de ces mots. A l'inverse, on peut supposer que, pour Apollinaire, l'amour consiste précisément en une succession d'aventures. Puisque l'amour ne peut durer, il est obligé, une fois terminé, de laisser la place à un autre. Si l'on examine de plus près la 1ère strophe, on peut relever ce vers: La joie venait toujours après la peine. On peut en déduire que la joie est le commencement d'un nouvel amour, et la peine la fin du précédent. [...]
[...] Cette fois-ci c'est l'amour qui lui est comparé pour signifier que l'amour n'est pas éternel et qu'il finit toujours par s'en aller. Citation : Ni temps passé Ni les amours reviennent Le poète ici nous annonce clairement sa vision des choses : ni le temps passé, ni les amours (passées) ne reviennent. L'amour ne peut que s'effilocher et disparaître, comme le fleuve va vers la mer, comme le temps mène à la mort. Les 3 thèmes : le temps, l'eau et l'amour, sont donc étroitement liés; tous trois sont la proie d'un mouvement à sens unique. [...]
[...] En plus de traiter le thème du temps, ce poème parle d'amour et de tristesse, choses qui n'ont plus leur place dans le flirt des adolescents d'aujourd'hui. Ce sont pourtant des sentiments universels qui apportent un plus au thème imposé. De ces points de vue, ce poème semblait intéressant analyser et c'est cela qui nous a fait pencher pour lui. [...]
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