La politique de la littérature, Jacques Rancière, politique des écrivains, engagement, pratique collective, art d’écrire
- « La politique de la littérature n'est pas la politique des écrivains. », c'est-à-dire qu'elle ne correspond pas à l'engagement de l'auteur, la littérature fait de la politique en tant qu'elle est littérature.
- « Lien essentiel entre la politique comme forme spécifique de la pratique collective et la littérature comme pratique définie de l'art d'écrire »
- « En un sens, toute action politique est un conflit pour décider ce qui est parole ou cri » : la politique commence quand ceux qui ne sont pas censés prendre la parole la prennent quand même.
[...] Se distinguent ainsi la langue servant à parler de la langue littéraire. Deux postures peuvent être adoptées dans le rapport de la politique à la littérature : - Une posture d'autonomie du langage qui s'opposerait à une instrumentalisation de la littérature à des fins politiques - Une posture de solidarité entre pouvoir de la langue pure (dans laquelle le signifiant est plus important que le signifié) et l'action sur le monde Sartre dans Qu'est-ce que la littérature ? suggère un accord à l'amiable : il propose une intransivité poétique (la poésie comme seul objet et sujet d'elle-même) opposée à une transivité littéraire. [...]
[...] Idée que Flaubert ne veut pas faire de la littérature engagée : L'écrivain pour lui devrait se garder de rien vouloir penser. Or, pour ces critiques, le régime de l'indifférence est synonyme de démocratie : Quels que puissent être les sentiments de Flaubert à l'égard du peuple et de la République, sa prose, elle, était démocrate. Barbey d'Aurevilly considérait que Flaubert pousse ses phrases devant lui dans une entreprise de pétrification de la parole, ce qui est pour Sartre un symptôme politique (Rancière refuse cette idée de pétrification.) Quand Voltaire parle du public de Corneille (princes, magistrats des êtres agissants sur la parole), ils les associent à une démocratie littéraire, contrairement au régime représentatif dans lequel écrire c'était d'abord parler à partir des orateurs. [...]
[...] La politique de la littérature n'est pas la politique des écrivains. c'est-à-dire qu'elle ne correspond pas à l'engagement de l'auteur, la littérature fait de la politique en tant qu'elle est littérature. Lien essentiel entre la politique comme forme spécifique de la pratique collective et la littérature comme pratique définie de l'art d'écrire En un sens, toute action politique est un conflit pour décider ce qui est parole ou cri : la politique commence quand ceux qui ne sont pas censés prendre la parole la prennent quand même. [...]
[...] L'écrivain est l'archéologue ou le géologue qui fait parler les témoins muets de l'histoire. Tel est le principe que met en œuvre le roman dit réaliste. : la politique de la littérature s'accomplit donc en dehors de toute volonté de signification BILAN : La littérature est devenue une puissante machine d'auto-interprétation de de représentation de la vie, capable de reconvertir tous les rebuts de la vie ordinaires en corps poétiques et en signes de l'histoire. [...]
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