C'est entre 1935 et 1937 qu'Alfred de Musset, alors tout juste séparé de George Sand avec qui il vient de vivre une relation sentimentale intense et dévastatrice, écrit
[...] Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots. écrit Alfred de Musset dans sa Nuit de Mai. Commentez et discutez cette affirmation. Pensez vous que le poète soit condamné à l'incompréhension et que la source de la poésie se trouve le plus souvent dans la souffrance ? C'est entre 1935 et 1937 qu'Alfred de Musset, alors tout juste séparé de George Sand avec qui il vient de vivre une relation sentimentale intense et dévastatrice, écrit Les Nuits, chef d'œuvre lyrique, aujourd'hui encore considéré comme un symbole du romantisme français. [...]
[...] Le malheur a donc des vertus. Tristes vertus, certes, puisqu'il faut, pour les acquérir ne serait-ce qu'un instant, passer par une difficile période de souffrance. Mais cette souffrance elle-même, d'où vient-elle ? Il semble que bien des hommes de lettres l'aient connue, aient vécu avec elle, et en aient parfois fait un atout, en attestent leurs œuvres, y faisant souvent référence. De nombreux poètes eurent également à supporter une incompréhension de leur art et de leurs philosophies respectives, venant de la foule de non-initiés C'est d'ailleurs ce qu'ils déclarent eux-mêmes, peut être d'ailleurs un peu trop pour être réellement sincères. [...]
[...] C'est au moment le plus dramatique de sa vie qu'Alfred de Musset publie ses œuvres les plus grandioses. Ce fait incontestable l'amena donc à se questionner - comme nous aujourd'hui - sur la relation de cause à effet pouvant être retracée entre la douleur (souvent plus psychologique que physique) et l'inspiration ; une énergie du désespoir en quelque sorte. Un exemple poignant en est d'ailleurs La Ballade des Pendus que rédigea François Villon vers 1460. Au moment de l'écriture de cette épitaphe, son auteur se croit sur le point d'être pendu, comme en témoignent certains de ses vers : Vous nous voyez ici pendus François Villon ne sera finalement pas exécuté, puisque amnistié mais qu'importe, l'un des plus grands écrits de la période médiévale vient de voir le jour. [...]
[...] Ainsi, les exemples ne manquent pas pour illustrer ce sentiment. Théophile Gauthier, dans Le pin des Landes (1845) affirme haut et fort son mal être, exprimant par ailleurs sa souffrance : Le poète est ainsi dans les Landes du monde ; Lorsqu'il est sans blessure il garde son trésor Tristan Corbière et Jacques Roubaud se comparent quand à eux respectivement au crapaud (dans Le crapaud (1873)) et à un ver de terre (dans Le lombric (1990)) afin de partager leur ressenti. [...]
[...] Des détails évidents mais à ne pas oublier : que la souffrance et l'incompréhension soient ou pas ressentis par le poète, il reste toujours le talent. Sans talent, en effet, on aura beau souffrir ou être incompris, les œuvres créées resteront certainement médiocres. Mais avec du talent et la sensibilité artistique nécessaire, la souffrance et l'incompréhension deviendront peut être des atouts, des éléments déclencheurs d'une divine inspiration venue d'ailleurs, de chants désespérés pouvant être les plus beaux Une forme de réponse à la société, sans aucun doute. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture