En grande partie, le fameux recueil de Baudelaire Les Fleurs du Mal est envisageable en tant que réflexion sur la poésie, sur le poète et son art, sur sa fonction au sein de la société et dans son rapport aux autres (...)
[...] sous une arche . La dimension spirituelle est rattachée au spleen de façon ambivalente : de la souffrance qui semble aussi divine . ou créatrice. Le réseau des sentiments : l'art de restituer une atmosphère de l'âme _ Le poète est enfin un être de lyrisme pour qui les sentiments les plus intimistes représentent une véritable atmosphère dans son sens . climatique! _ Le climat est . [...]
[...] _ A l'inverse, les manifestations de l'Unité et de ses symboles sont célébrés à travers le poète qui en est l'acteur ou le médiateur. C'est bien une Unité d'artiste-créateur qui est atteinte dans Correspondances : une ténébreuse et profonde unité Les images dans La vie antérieure sont souvent des évocations de l'Unité : les grottes basaltiques et les grands piliers Toute une symbolique de la courbe, du cercle est significativement présente dans Recueillement : une arche ; l'atmosphère qui enveloppe ; les balcons du ciel. [...]
[...] _ Enfin, c'est bien une certaine atmosphère qui provoque ou stimule les souvenirs de l'âme dans Recueillement les défuntes années postées sur les balcons du ciel et dans La cloche fêlée les nuits d'hiver propices à l'élévation des souvenirs lointains Le poète comme créateur de Unité : Le poète de Baudelaire est confronté à un monde et à un être humain caractérisés par la division, la corruption, le dualisme aussi doit-il ramener à l'Unité ce monde et cet être humain. L'Unité du monde : _ Les preuves d'une perception baudelairienne d'un monde de la division et de la corruption abondent. Les parfums dans Correspondances évoquent sur deux tercets deux mondes qui s'opposent. [...]
[...] _ En relation privilégiée avec le monde de l'Idéal ; le poète a donc une dimension divine et aristocratique. Il est loin d'eux (c'est à dire de ceux rivés à la matérialité terrestre : dans Recueillement) ; concentre par le pouvoir des correspondances la pluralité du réel (dans Correspondances) ; a une mémoire hors du temps (dans La vie antérieure et dans Élévation.) Le poète est un divin Interprète qui se fait voyant : _ Élévation est un texte qui signale combien le poète est un esprit qui fait un voyage initiatique au bout duquel il accède à une autre réalité. [...]
[...] Le nageur dans Élévation incarne cette unité atteinte qui est une façon de surplomber le monde matériel. Dans Recueillement, l'Unité est réalisée avec une intensité particulière : le poète donne la main à la Douleur (vers et parvient ainsi à une paix qui réconcilie les contraires. L'Unité entre le poète et le monde : _ Baudelaire présente le spleen comme un conflit avec le monde ; une difficulté à y être. Ainsi, ce monde est une prison, le lieu de tous les enfermements oppressants (dans Spleen.) Il est aussi un charnier (le dernier tercet dans La cloche fêlée.) _ L'Unité du poète qui fusionne avec le monde et se réconcilie avec lui et dépasse les tensions est exprimée dans Correspondances (la Nature a des regards familiers ; dans Élévation (les penseurs qui sont comme des alouettes d'une âme qui comprend sans effort ; dans Harmonie du soir (ou l'atmosphère propice à l'ascension vers l'Idéal est décrite comme une grande valse donc une entente entre les partenaires c'est à dire les sensations et les sentiments.) Enfin, Recueillement s'achève sur l'apaisement de la douleur. [...]
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