La prose se définit comme un "discours délié" dont le seul but est d'aller de l'avant. La poésie, quant à elle, s'apparente à un "discours mesuré", c'est-à-dire astreint à une mesure que l'on appelle "mètre". En ce sens, la poésie s'oppose à la prose. Classiquement, la langue poétique se présente sous la forme de vers qui peuvent être regroupés en strophes (...)
[...] Par exemple, dans cette strophe tirée des Orientales de Victor Hugo, l'alternance métrique permet de transcrire le doux balancement de Sara dans son hamac et le mouvement de l'eau : Sara, belle d'indolence, Se balance Dans un hamac, au-dessus Du bassin d'une fontaine Toute pleine D'eau puisée à l'Ilyssus. Le choix du schéma de rimes est également significatif. On distingue ainsi les rimes plates (aabb), les rimes croisées (abab) et les rimes embrassées (abba). Enfin, suivant l'effet d'écho et de musicalité que le poète cherche à donner, les rimes peuvent être pauvres (un seul son en écho, comme voix / choix), suffisantes (deux sons en écho, comme infiniment / terriblement) ou riches (au moins trois sons en écho, comme latente / éclatante). IV. [...]
[...] Qu'est-ce que la prose poétique ? Progressivement, c'est toute la langue qui devient poétique : il apparaît en effet que toute phrase porte en elle des cadences et des sons, et donc une métrique et une prosodie (la prosodie étant l'analyse du rythme et des sonorités). Il en est ainsi, par exemple, de ce début de Salammbô de Flaubert : C'était à Mégare, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Amilcar ; ou même de cet extrait du code de procédure pénale qui faisait frémir Claudel : Tout condamné à mort aura la tête tranchée. [...]
[...] La poésie est une forme-sens : le sens du poème naît de la forme autant que la forme sert le sens. II. L'apport du vers Le vers est un segment de phrase qui a traditionnellement deux caractéristiques : le mètre, c'est-à-dire sa longueur, qui peut être régulière ou irrégulière selon l'impression que veut produire le poète ; la rime, ou répétition sonore en fin de vers. Le retour des sonorités et des mots crée un effet à la fois visuel et sonore et influe sur le rythme du poème. [...]
[...] Classiquement, la langue poétique se présente sous la forme de vers qui peuvent être regroupés en strophes. I. Les particularités du genre poétique Le mot poésie vient du verbe grec poiein, qui signifie produire créer Le poète se donne un pouvoir d'invention, de création verbale : en exploitant toutes les ressources de la langue, il invente un nouveau langage où les mots ont plus de sens et de densité que dans leur usage habituel. Les mots que j'emploie, / Ce sont les mots de tous les jours et ce ne sont point les mêmes , écrit Paul Claudel dans son ode la Muse qui est la Grâce La poésie accorde une telle place au langage qu'elle peut se passer de narration, d'idée, de message à transmettre ; c'est la beauté et le pouvoir de suggestion des mots qui importent plus que leur sens premier. [...]
[...] Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine, Andromaque) : l'allitération en imite le sifflement des serpents. III. Les règles de la versification La versification est un ensemble de contraintes que se donne le poète afin d'obtenir certains effets liés au sens du poème : rythme sautillant ou grave, sonorités inquiétantes ou comiques, harmonie ou discontinuité, etc. Parmi les vers pairs qui confèrent souvent une certaine régularité au rythme du poème, on distingue entre autres : l'alexandrin (12 syllabes), le décasyllabe (10 syllabes), l'octosyllabe syllabes) et l'hexasyllabe syllabes). [...]
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