Au moment où Jean Moréas publie, dans Le Figaro du 18 septembre 1886, un manifeste littéraire consacrant la naissance de l'école symboliste, les grands poètes souvent qualifiés - et généralement à tort - de « symbolistes » sont morts (Baudelaire, Lautréamont) ou ont cessé de produire (Rimbaud) ou ont donné l'essentiel de leur œuvre (Verlaine, Laforgue). Mallarmé reçoit ses amis à ses « mardis » sans chercher à être le maître d'une école symboliste.
De 1886 à 1891, les membres de l'école symboliste s'évertuent en vaines polémiques dans les journaux, jusqu'au moment où les défections se multiplient, à commencer par celle de Moréas lui-même.
Historiquement, le symbolisme est donc une poussée et une crise de peu de durée où se mêlent différents courants poétiques nouveaux réunis sous son signe.
[...] Mallarmé reçoit ses amis à ses mardis sans chercher à être le maître d'une école symboliste1. De 1886 à 1891, les membres de l'école symboliste s'évertuent en vaines polémiques dans les journaux, jusqu'au moment où les défections se multiplient, à commencer par celle de Moréas lui-même. Historiquement, le symbolisme est donc une poussée et une crise de peu de durée où se mêlent différents courants poétiques nouveaux réunis sous son signe. I. Tendances poétiques du symbolisme 1. L'esprit décadent a donné le goût des langueurs et des névroses. [...]
[...] Le symbole, en particulier, permettra de saisir intuitivement la réalité. Ainsi, le cygne dont le plumage est pris dans la glace est le symbole du poète enfermé dans son désir de perfection et de pureté, et surtout dans la conscience de ce qui n'a pas eu lieu (Mallarmé : Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui Les vers-libristes ont libéré le vers des entraves prosodiques. La prose poétique de Lautréamont (1869-1870 : Les Chants de Maldoror) et de Rimbaud (1874, publ : Les Illuminations) a certainement joué un rôle décisif dans l'assouplissement et les hardiesses du nouveau langage poétique. [...]
[...] Ni Mallarmé, ni Verlaine n'écrivent en vers libres. Rimbaud a fait seulement deux tentatives en ce sens Marine et Mouvement La volonté de reprendre à la musique son bien (Mallarmé) domine ce renouveau poétique dont le credo pourrait être 1'« Art poétique de Verlaine, De la musique avant toute chose Après lui, Henri de Régnier (1864-1936) : Les Jeux rustiques et divins (1897), La Cité des eaux (1902) est un de nos musiciens en vers les plus harmonieux. II. L'aventure spirituelle du symbolisme Le symbolisme se rattache aussi à un courant d'idéalisme philosophique qui recherche, derrière les apparences, la véritable réalité. [...]
[...] La poésie est l'expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux des aspects de l'existence écrit Mallarmé, qui voit en elle notre seule tâche spirituelle Le symbole devient alors le moyen de retrouver sous les objets qui nous entourent les Idées et le poète découvre, comme le voulait Baudelaire, le réseau des correspondances qui constitue l'univers. Mais cette recherche semble vouée à l'échec, et le symbolisme s'achève en tragédie de l'impuissance : page blanche de Mallarmé, hantise d'un grand livre jamais écrit, ou, pour reprendre les mots de Claudel, catastrophe d'Igitur - héros de Mallarmé ou Mallarmé lui-même. Suggérer, voilà le rêve. C'est le parfait usage de ce mystère qui constitue le symbole. [...]
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