poésie, production, réel, monde neuf, inconnu, subjectif
Certains poètes pensaient être des mages qui arrivent à un sens objectif. Mais le sens donné par la poésie n'est évidemment que subjectif. La poésie nous donne une vision sensible, imaginative du monde : connaissance inouïe, nouvelle, mais nécessairement subjective. C'est cela qui fait du poète un vrai créateur. Le poète voudrait être un révélateur du sens du monde (ambition du romantisme de remplacer la religion), mais n'est qu'un créateur du sens. Le poète fait advenir ce qui sans lui ne serait peut-être pas. « Le désir de peindre » : peinture d'une femme qui est la Beauté, mais il nous peint une beauté noire: on n'est pas obligé de voir le monde sous un aspect aussi noir. Il fait surgir la présence pure de la Beauté pour lui.
[...] DB « reconnaître l'idée de beauté qu'en ce monde j'adore » → réminiscence platonicienne : ce n'est pas au poète d'ajouter du sens où de la beauté. Permanence du réel : c'est pour cela qu'on peut copier les Anciens. Ensuite, crise de la conscience européenne : divorce entre l'esprit humain et le monde. Raison : pouvoir de discriminer le vrai du faux, mais pas forcément d'accéder à la vérité du monde. On tombe dans l'angoisse baroque : l'univers devient opaque. D'ailleurs on va bientôt enterrer la métaphysique (Kant) : on ne peut connaître que les phénomènes. [...]
[...] Camus : on lit des romans parce que cela n'a qu'un sens, les choses ont une forme, un début, une fin, les choses vont à leur terme. Esthétique : goût des formes pleines Dans le poème idem : qqch qui a un sens → plénitude, complétude Les images poétiques La comparaison n'efface pas le comparé : on s'installe dans le comparé. Cela cherche à ralentir, à développer La métaphore : raccourci fulgurant. Économie de moyen : comparaison implicite. On cherche vraiment un sens nouveau, on crée un monde avec des lois propres d'existence. Identification non pas rationnelle, mais imaginaire → laisse les plein pouvoirs à l'imagination. [...]
[...] Le mot devient un piège où le réel vient se prendre. Reverdy : « La forme est l'état de la matière dans lequel elle devient intelligible et sensible à l'esprit » → on va tous au bord de l'océan, mais il faut par exemple le confiteor de l'artiste pour prendre conscience de cet infini. Le poète nous offre le monde sous un jour nouveau. St John Perse « Le poète est celui-là qui rompt pour nous l'accoutumance » La poésie nous met dans un état poétique : elle nous rend disponible, peut nous changer. [...]
[...] « L'océan est hydre », Hugo → métaphore qui nous emporte (métaphore : meta-phorein en grec : porter au-delà) dans la mythologie, un monstre marin : la raison n'a pas tué tous les monstres, remet de la magie, le monde devient enchanté. Bientôt, les surréalistes vont accorder le primat à l'imagination, encore plus que Baudelaire. Ils vont faire de l'imagination l'instrument fondamental de la poésie : elle tisse des liens entre les choses, elle établit des correspondances, fait apparaître l'unité du monde. La poésie devient un moyen de connaître le monde. Le réel accède au sens par la poésie : est supposé être une matière inerte, mais grâce au poète, il accède à un sens. [...]
[...] Reverdy « L'image est une création pure de l'esprit. Elle ne peut naitre d'une comparaison, mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées. Plus les rapports des deux réalités rapprochées seront lointains et justes, plus l'image sera forte, plus elle aura de puissance émotive et de réalité poétique. » Image poétique de la surprise dans le surréalisme. Breton se méfiera même de l'idée de justesse : ramène l'intellectualisme dans l'image. L'image surréaliste sera étincelle, illumination, pure surprise et qui obéira simplement à la logique de l'inconscient. [...]
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