Commentaire composé d'un extrait de l'oeuvre de de Plutarque "Vies parallèles".
[...] Le projet moraliste de Plutarque : Ce préambule ne comporte qu'un seul avertissement (recours à la locution restrictive ne . que). Cet avertissement et sa justification se déploient sur un paragraphe (l.1 à 14). Les lecteurs ne doivent pas s'attendre à lire le récit d'actions illustres accomplies par Alexandre et César, car son intérêt se porte sur les signes de vie qui laissent transparaître l'âme. D'où le recours à deux champs lexicaux antithétiques, celui des petits faits révélateurs de la personnalité et celui des actions éclatantes qui sont le fait des histoires : - champ lexical des histoires : toutes les actions célèbres actions les plus éclatantes des combats qui font des milliers de morts, que les batailles rangées et les sièges les plus importants (rythme ternaire à valeur hyperbolique, à la faveur du pluriel, du mot milliers et du superlatif. [...]
[...] nous abrégeons montrent mieux . que se préoccupent fort peu de préférence . en laissant à d'autres Ces petits faits de la vie sont privilégiés car, selon lui, ils sont plus à même de révéler le caractère, la vertu ou le vice La mise en avant du destin exceptionnel prévu pour Alexandre, révélateur d'un choix biographique : Le deuxième paragraphe, quant à lui, présente l'ascendance d'Alexandre et des présages qui fondent son destin extraordinaire. Cela se présente comme un récit avec des étapes chronologiques : origine divine (l.15-16), la rencontre d'Olympias et de Philippe (l.16-20), les visions des deux futurs époux (I.20-25), l'interprétation des devins (l.25-28), le serpent auprès d'Olympias et la crainte de Philippe (l.28-33). [...]
[...] Le projet de Plutarque consiste aussi, à travers ce parallèle répété entre des Grecs et des Romains, à montrer que les premiers sont largement à \ la hauteur des seconds, bien que la Grèce ait été conquise par Rome. Cette tradition du parallèle entre les grands hommes se perpétuera en France avec la tradition des parallèles littéraires (Corneille et Racine, Voltaire et Rousseau . Cet avertissement prend une valeur argumentative : - thèse - argument (l.6 à 10 : en effet - exemple analogique (l.10 à 12 : aussi - retour à la thèse (l.12 à 14). [...]
[...] Aussi, comme les peintres saisissent la ressemblance à partir du visage et des traits de la physionomie, qui révèlent le caractère, et se préoccupent fort peu des autres parties du corps, de même il faut nous permettre de pénétrer de préférence dans les signes distinctifs de l'âme et de représenter à l'aide de ces signes la vie de chaque homme, en laissant à d'autres l'aspect grandiose des événements et des guerres Alexandre, du côté paternel, descendait d'Héraclès par Caranos. Et, du côté maternel d'Eaque par Néoptolème : c'est là un fait parfaitement admis. On dit que Phi- lippe, ayant été initié aux mystères de Samothrace en même temps qu'Olympias. [...]
[...] Et l'auteur va même jusqu'à présenter les origines divines d'Alexandre comme un constat : c'est là un fait parfaitement admis : il se range du côté de l'opinion générale. De plus, l'auteur semble marquer son adhésion par le recours à de nombreuses précisions dans le récit des visions, par l'évocation de la justification apportée par le devin qui, par ailleurs, est présenté comme le détenteur de l'interprétation la plus fiable (emploi du verbe dire à la place du verbe penser, employé pour les autres devins ; interprétation valorisée par sa place). [...]
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